Photo : Lylia M. Afin de répondre aux enjeux majeurs du dépistage précoce des troubles liés au handicap mental, notamment ceux de la petite enfance et de l'insertion socio-économique des personnes vivant avec un handicap mental, des professionnels de la santé du Bassin méditerranéen se sont rencontrés, hier, à Alger. Cette rencontre internationale qui traitera du dépistage et du diagnostic précoce de l'enfant porteur d'un handicap mental est la première d'une trilogie. Le deuxième rencontre se déroulera à Beyrouth en 2010 et portera sur la collaboration entre professionnels et familles. Le troisième aura lieu à Tunis en 2011 et aura pour thème la prise en charge adaptée pour une meilleure insertion socio-économique. Pour l'Algérie, c'est le thème du dépistage précoce des troubles somatiques et psychosomatiques qui a été choisi. Pour cela, des professeurs en médecine, des spécialistes de santé publique des CHU Lamine-Debaghine, Néfissa-Hamoud et Beni-Messous ont été regroupés en comité d'honneur. Sur le terrain, des sessions de formation en direction des professionnels de la santé publique ont été dispensées à l'attention des pédiatres, des gynécologues, des puéricultrices, de sages femmes et des médecins généralistes. Il y a eu également une formation en direction des psychologues de l'établissement de proximité de la santé publique de Bab El-Oued pour la tenue des groupes de paroles en direction des mamans ayant des enfants handicapés. « Dépister précocement, c'est diminuer le taux de handicap à l'échelle nationale durant l'accouchement, la grossesse », explique le Dr Karima Yacef chargée du suivi de ce projet. « Notre but est de dépister précocement », ajoute-t-elle. Il s'agit de préparer un travail de fond pour sensibiliser les pouvoirs publics. Mais la présidente de la Fédération algérienne des handicapés moteurs (FAHM), Mme El Mamri Atika a déploré, par ailleurs, l'inexistence de centres de diagnostic en Algérie. « Il n'existe pas en Algérie des centres pluridisciplinaires où l'enfant, en situation de handicap mental, peut être pris en charge à travers des équipes pluridisciplinaires afin de lui tracer un projet de vie et d'insertion qui soit le plus qualitatif possible ». Ce séminaire s'est décliné en quatre ateliers. Le premier a concerné la souffrance néonatale qui est une des graves conséquences de l'anoxie. Le deuxième a pour intitulé le concept du handicap psychique. Le troisième a porté sur le « dépistage, évolution : quelle lecture de l'avenir de ces enfants ». Le dernier atelier a pris en charge le «travail avec les familles, une alliance thérapeutique ». Mme Nouara Djaffar, ministre déléguée, chargée de la Famille et de la Condition féminine qui a ouvert les travaux de ce séminaire a indiqué que ce projet qui concerne les personnes handicapées fait partie du programme national du ministère de la Famille qui a dégagé une enveloppe d'un montant de 6 milliards de dinars. Cette aide vise à renforcer les unités de soins par des professionnels de la santé. Par ailleurs, le chargé de mission de l'ambassade de France en Algérie, Jean Toussaint, qui a représenté l'ambassadeur de France, a déclaré que le ministère des Affaires étrangères français a financé ce projet à hauteur de 50%.