Les deux hommes d'affaires de nationalité suisse «kidnappés» par les autorités libyennes le 18 septembre ont finalement été remis lundi à l'ambassade helvétique à Tripoli. Accueilli avec soulagement à Berne, ce rebondissement pourrait marquer un tournant dans la crise qui empoisonne les relations diplomatiques entre la Suisse et la Libye. Max Göldi, un collaborateur de la firme ABB, et Rachid Hamdani, un ingénieur, sont l'enjeu d'un bras de fer entre la Confédération et le colonel Mouammar Kadhafi depuis plus d'un an. Accusés d'être en situation irrégulière, ils sont retenus en Libye en représailles de l'interpellation musclée en juillet 2008 à Genève d'Hannibal Kadhafi, le fils le plus turbulent du guide libyen. Kadhafi junior avait été arrêté dans un palace des bords du lac Léman pour mauvais traitements sur deux domestiques. Il avait pu quitter le pays après s'être acquitté d'une caution de 500 000 francs suisses. Kadhafi n'a pas supporté la mise en cause de son fils qu'il a prise comme une atteinte à sa propre personne. En août, le président Hans-Rudolf Merz croit dénouer l'affaire. Il se rend à Tripoli pour présenter ses excuses «pour l'arrestation injuste de diplomates libyens par la police de Genève» et signe un protocole de normalisation des relations. La presse helvète s'indigne d'une «capitulation» en rase campagne et parle d'«humiliation».