Ils étaient des centaines de jeunes hier à se présenter, fanions, drapeaux et passeports en main, pour réclamer leur «droit» d'aller supporter les Verts en terre soudanaise. Alors que la présentation du projet de loi de finances 2010 «battait son plein» dans l'hémicycle Zirout Youcef, le siège de l'Assemblée nationale a été pris d'assaut par des centaines de jeunes venus réclamer rien moins que leur droit d'aller voir le match d'appui décisif entre l'Algérie et l'Egypte qui aura lieu demain à Khartoum (Soudan). Ces jeunes, qui ont eu vent des mesures prises par l'Etat pour encourager les fans de l'équipe nationale à aller supporter les Verts à Khartoum, avec la mise à disposition de vols spéciaux par Air Algérie, se sont déplacés en masse devant le siège de l'APN. Il a fallu l'intervention des services de sécurité sur les lieux pour calmer les esprits, surtout que la matinée «algéroise» a été mouvementée avec l'incendie du siège de l'opérateur Djezzy, sis à la rue Didouche Mourad, ainsi que la prise d'assaut du siège d'Air Algérie à l'avenue Pasteur. «Djeich, Chaâb, maâk ya Saâdane», «Maâk ya Saâdane, rayhin li Soudane», scandaient ces jeunes déchaînés, alors que les forces de l'ordre les empêchaient d'entrer à l'intérieur de l'APN. «Nous réclamons nos droits», crient-ils à tue-tête. Certains d'entre-eux ne disposant même pas de passeports voulaient aussi être du voyage. Le député FNA, Benhamou, a, quant à lui, profité de l'aubaine pour se faire un nom, en proposant ces services à ces jeunes. Il a même promis de les aider en acceptant de recevoir leurs passeports tendus. Les travaux de l'APN ont failli être perturbés, d'autant que certains députés ont proposé d'en parler durant la plénière. «Il y a des délais réglementaires», nous dira, quant à lui, Taâzibt du PT. Le Front de libération nationale devait réunir dans la soirée son groupe parlementaire pour évoquer le sujet qui tient tout le pays en haleine. D'autres jeunes ont afflué en grand nombre, ce qui a abouti à un renfort de forces de l'ordre pour les disperser. Un agent nous déclarera dépité : «Nous n'en pouvons plus. On ne dort pas toute la nuit.» Au bout de quelques minutes, les «assaillants» ont enfin quitté les lieux sans qu'il y ait le moindre incident. Ce fait, premier du genre, restera dans les annales.