De M'Sila, Blida, Saïda, Mascara, Ghardaïa, Médéa…, ils étaient une centaine, hier, à ne pas perdre espoir pour aller supporter les Verts. Malgré la chaleur, les conditions d'hébergement aléatoires, les amoureux de Saifi, Ziani et consorts ont raison de patienter à l'aéroport Houari-Boumediene. Devant leur ténacité, un avion militaire leur a été affrété pour les embarquer vers Khartoum. C'était le dernier appareil transportant l'ultime groupe. Et ce n'est qu'une fois dans le bus que les supporters ont réalisé qu'ils partaient enfin pour la capitale soudanaise. A l'unisson, ils ont remercié les autorités qui n'ont ménagé aucun effort pour faciliter les modalités de l'enregistrement et l'embarquement. Ils ont aussi créé une ambiance extraordinaire en reprenant les chansons à la gloire des Verts. Mais avant cela, cette centaine de supporters drapée aux couleurs nationales a vécu moult péripéties. Et lorsque l'information a été communiquée qu'un avion militaire a été réquisitionné, les compagnies nationales de sécurité, présentes en force autour et dans l'enceinte aéroportuaire, ont permis aux supporters d'entrer dans les salles d'embarquement. Tel un essaim d'abeilles, les jeunes et moins jeunes sont passés par le portiques de sécurité le cœur battant la chamade. M'Henni, 31 ans, est venu de Sig. Il n'a pas retenu ses larmes de joie tout en scandant « one, two, three, viva l'Algérie ». Mohamed Réda Sioun, étudiant à l'INA d'El-Harrach, a eu beaucoup de chance. Tous les jours, il pointait à l'aéroport billet en main. Mais noyé dans la masse des supporters, il n'a pu accéder au hall d'entrée. Hier, il est venu mais ne savait pas qu'il y avait un dernier avion en partance pour la capitale soudanaise. Une fois la fouille effectuée, il fallait montrer le passeport pour avoir le ticket d'entrée à la salle d'embarquement. Et là, deux jeunes, ne disposant pas de cartes d'identité et de passeport, ont été refoulés. Malgré les supplications, rien n'y fit. La mort dans l'âme, ils ont vu leurs camarades dans le bus qui se dirigeait vers l'avion qui les attendait sur le tarmac.