Vêtus de Vert, blanc et rouge et munis de passeports, les Fans des Verts se sont déplacés en masse pour interpeller les députés afin qu'ils leur paient le billet de voyage à Khartoum. «Payez- nous des billets pour aller au Soudan», «l'Equipe nationale a besoin de nous les jeunes», «Aidez-nous à partir y a les députés». C'est ce que scandaient, hier, des jeunes de différents âges devant le siège de l'Assemblée populaire nationale. Vétus de vert, blanc et rouge et munis de passeports, les Fans des Verts se sont déplacés en masse pour interpeller les députés afin qu'ils leur paient le billet de voyage à Khartoum. Ils étaient plus d'une centaine à occuper les lieux vers 11heures du matin. Malgré le dispositif sécuritaire, les supporters ont réussi à tenir tête aux forces de l'ordre pendant plus d'une heure. Lançant des cris assourdissants, les fans des Fennecs ont attiré les regards des parlementaires qui ont quitté en force la plénière consacrée à la présentation du projet de loi de finances 2010 pour s'enquérir de la situation. Les élus se sont dits favorables pour prendre en charge les billets des supporters. Certains se sont approchés d'eux pour prendre en charge leurs doléances. La manifestation a complément chamboulé les travaux de la plénière. Comme elle a provoqué un grand chahut dans le hall de l'APN, qui a failli dégénérer en bagarre entre le député du FNA et le chef du protocole. Les parlementaires ne se sont pas organisés pour cotiser. C'est après un cafouillage qu'ils ont trouvé un terrain d'entente quant à la manière de prendre en charge ces jeunes. Pour éviter tout encombrement sur place, ils les ont orientés vers le stade du 5-Juillet afin d'établir les listes pour l'achat des billets. «Le mieux est de récupérer sur place les passeports et leur acheter des billets», a proposé un député précisant que beaucoup sont venus sans passeport. Bien qu'un nombre important des membres du gouvernement étaient présents, les gradins de l'hémicycle paraissaient vides. Peu motivés pour les débats, les députés ont trouvé une bonne excuse pour s'éclipser. Dans les couloirs, le football occupait toutes les discussions. Les événements d'Egypte étaient sur toutes les lèvres. Y-a-t-il eu des morts? Combien de blessés? s'interrogeaient les uns les autres inquiets. Irrités par les événements, certains députés comptent prendre leur courage en main pour interpeller dans leurs interventions le gouvernement sur ce qui s'est passé. D'ailleurs, certains ne voient pas l'utilité de programmer ce débat dans un contexte pareil. «Le bureau de l'Assemblée aurait pu reporter les débats pour après le match», a déclaré un député. Et de renchérir «En diffusant les débats à la télé, on va encore démontrer au peuple que nous sommes solidaires.» Les députés ont demandé au président de l'APN de reporter les débats. En vain. Les députés seront dispensés des travaux uniquement le mercredi après-midi pour suivre le match. Or, nombreux prévoient de se rendre au Soudan. Un avion spécial pour les parlementaires a été affrété. «Je préfère aller au Soudan que d'assister aux débats», reconnaît un député du FLN. Il n'est pas le seul. D'autres élus de différentes formations politiques sont partants. Une heure après le début de l'opération, cinquante députés se sont inscrits dans la liste des partants. A ce rythme, le gouvernement débattra le projet de loi de finances 2010 devant une poignée de députés...Mondial oblige!