Incendiaire a été en un mot comme en mille le contenu de beaucoup de titres de la presse algérienne se rapportant à la manière avec laquelle a été décrit le traitement inadmissible réservé aux supporters des Verts au Caire. La presse algérienne a été certes unanime à condamner fermement le fait que des Algériens soient passés à tabac, voire carrément lynchés durant leur déplacement en Egypte. Cela dit, les propos liés au nombre de morts rapportés hier par certains confrères de même que les commentaires que ce genre d'informations a suscités, ont replongé l'opinion publique dans un climat d'affolement indescriptible. La rue algérienne ne parle que de supporters des Verts décédés au Caire à la suite de cette opération «chasse à l'homme» actionnée par les Egyptiens à l'encontre de nos concitoyens. Un de nos journaux arabophones parle de deux morts en tenant à préciser que pour l'une de ces personnes, l'information relative à son décès a été communiquée par les services de l'ambassade égyptienne, d'autres confrères, notamment francophones, parlent quant à eux de sept morts. Pendant ce temps, la tension monte d'un cran et l'ambassadeur d'Algérie en Egypte n'a officiellement fait état que de 11 blessés algériens, en affirmant qu'aucun mort parmi les supporters n'a été enregistré lors des remous survenus au Caire. 7 morts et de nombreux blessés Les journaux algériens qui ont évoqué la mort de sept supporters de notre équipe nationale ont tenu à préciser que ce bilan est non définitif. «Nos femmes ont été déshabillées, dont une femme enceinte et une mère de famille. Une jeune fille native d'Oran se trouve actuellement dans une cellule en Egypte. Un supporter a été brûlé vif», a-t-on rapporté hier dans les colonnes de la presse algérienne. Même les éditorialistes de la presse nationale parlent de mort d'homme au moment où les autorités, notamment notre chancellerie diplomatique en poste dans la capitale égyptienne, n'évoquent pour l'heure que des blessés. Le silence des autorités officielles ouvre ainsi les portes aux rumeurs les plus folles, a toute sorte de surenchère. Les passions se déchaînent et jamais le sentiment d'aversion à l'égard des Egyptiens n'a été aussi virulent comme c'est le cas présentement. Pour éviter tout genre de dérapage et tenter d'apaiser les ardeurs, une mise au point des plus officielles s'impose en ces moments où l'opinion publique naviguant à vue est en proie aux rumeurs les plus folles. A défaut d'une telle réaction tant attendue de nos autorités, la situation va s'envenimer davantage. D'ores et déjà, une confrontation à couteaux tirés entre supporters algériens et égyptiens lors match d'appui qui se jouera ce mercredi à Khartoum n'est plus à exclure. Il faut donc agir vite pour éviter ce genre de scénario ô combien regrettable.