C'est sous le slogan «Nouvelles orientations économiques, nouvelles opportunités» que sera organisée la visite du Mouvement des entreprises de France à Alger du 22 au 24 novembre. Un déplacement qualifié d'important, hier, par le président du Forum des chefs d'entreprises Réda Hamiani, co-organisateur de cet évènement, qui a bien voulu nous donner plus de détails à ce sujet. Selon notre interlocuteur, la visite de la délégation du Medef en Algérie sera marquée par d'intenses activités. Le lundi 23 novembre, un forum d'affaires réunissant les délégations de chefs d'entreprises des deux pays se tiendra toute la journée à l'hôtel Sofitel d'Alger avec un programme d'interventions des présidents du Medef et du FCE, respectivement M. Perigo et Réda Hamiani. Il est prévu dans les mêmes lieux le témoignage des responsables d'entreprises françaises et algériennes installées en Algérie ayant déjà conclu des partenariats. Ils devront présenter comment les affaires se passent pour elles et dans quelles conditions. Il est attendu, également, l'intervention de Sid Ahmed Tibaoui, l'ancien délégué aux participations de l'Etat (DPE) et membre de l'association Algérie-France des chefs d'entreprises. Il est aussi responsable de Worl Trade Centre Algeria. M. Tibaoui évoquera, pour sa part, le nouveau contexte algérien des investissements directs étrangers. Dans l'après-midi, il est programmé des rencontres d'affaires entre les chefs d'entreprises en ateliers. Les organisateurs de cette visite prévoient aussi dans la soirée une réception à l'ambassade de France à Alger. Le mardi 24 novembre, l'équipe dirigeante du Medef, composée en l'occurrence de Laurence Parisot, première présidente du Mouvement, de M. Perigo, également président, et Yves de Sylguy, président du conseil d'affaires Algérie-France, sera reçue par les officiels algériens. Ils seront accueillis, selon le président du FCE, par le premier ministre Ahmed Ouyahia, le ministre de l'Industrie et de la promotion des investissement, Abdelhamid Temmar, le ministre des Finances, Karim Djoudi, ainsi que par le ministre du Commerce, El Hachemi Djaaboub. La crise financière au menu «Les responsables du Medef auront à développer un certain nombre d'interrogations sur la nouvelle vision économique de nos autorités et dans quelle mesure cette nouvelle politique n'est pas contraire à une participation plus forte de leur part dans le développement économique dans notre pays», a tenu à préciser M. Hamiani au sujet de ces rendez-vous pris avec les autorités publiques. Pour le président du FCE, la rencontre prévue entre les chefs d'entreprises françaises et algériennes sera l'occasion de discuter et d'aborder les perspectives de chaque pays face à la crise économique mondiale. Les chefs d'entreprises françaises devront écouter lors de ce forum l'analyse faite par leurs homologues algériens sur la crise financière et les mesures prises par le gouvernement afin d'y faire face. Idem pour la délégation française qui donnera, de son côté, son appréciation sur le même thème. Cette année, la délégation du Medef comprend 70 chefs d'entreprises. Il s'agit essentiellement de PME et également de bureaux d'études et de cabinets conseil. «Les bureaux d'études et de conseils français vont répercuter à leur retour le contenu de la politique économique de l'Algérie. Ils viennent s'enquérir et connaître en détail les dispositions de la loi de finances complémentaire et la nouvelle vision en matière des investissements directs étrangers», a expliqué le patron des patrons. Ce qui va permettre, soutient-il, de donner une autre compréhension aux opérateurs français sur la politique économique appliquée en Algérie, et ce, pour «ne pas pénaliser la bonne relation actuelle». Par ailleurs, les domaines qui seront représentés sont multiples. Les opérateurs français s'inscrivent beaucoup plus dans les secteurs du bâtiment et des travaux publics, de la pharmacie et du médicament, de l'automobile, de l'électronique et de l'industrie agroalimentaire. Coopération algéro-française : un bilan positif «Il s'agit de secteurs qui nous semblent les plus intéressants et mutuellement profitables», a relevé notre interlocuteur. Quant à la partie algérienne, le FCE a convié ses membres adhérents, notamment ceux qui veulent nouer des partenariats et des accords commerciaux dans les secteurs cités. A notre question sur l'évaluation faite par le FCE sur les rapports économiques entre les deux pays, Réda Hamiani a répondu en substance que «la balance commerciale évolue entre 10 et 20 % par an. Elle est à l'heure actuelle à 11 milliards de dollars. Les investissements français sont relativement importants en Algérie. Nous avons souhaité qu'ils soient plus importants, mais la France demeure à ce jour le premier partenaire en termes d'investissements hors hydrocarbures». Selon lui, la deuxième entreprise qui exporte en Algérie en hors hydrocarbures est la société Michelin, ajoutant «que bien d'autres sociétés sont dans le même ordre». Le FCE veut que les opérateurs français s'impliquent beaucoup plus dans les investissements productifs.