Si le ministère des Travaux publics se distingue par un taux de croissance annuel de deux chiffres, c'est que l'effort entrepris par ce département en termes de développement routier, maritime et aéroportuaire a été colossal. Cela dit, c'est beaucoup plus dans le domaine de la modernisation des axes routiers serpentant dans le vaste territoire de ce pays-continent qu'est l'Algérie que les travaux entrepris sous l'égide de Amar Ghoul ont été d'une dimension titanesque. Pour preuve, durant le précédent quinquennat 2005-2009, les travaux de consolidation et d'extension du réseau routier algérien ont concerné quelque 68 000 km qu'il ne faudrait pas bien sûr inclure dans le cadre des réalisations de l'autoroute Est-Ouest et autres grands projets structurants. A la mi-octobre de l'année en cours, la totalité du réseau routier s'élevait à plus de 112 000 km, et là encore la voirie urbaine dont le maillage totalise plus de 60 000 km n'est pas également inclus. L'addition de ces deux réseaux fait ressortir que l'Algérie dispose d'un réseau routier de près de 180 000 km. Gigantesque, ce réseau est digne d'une dimension continentale, comme l'a fait savoir d'ailleurs M. Ghoul dans l'une de ses sorties publiques. Dans le sillage de la dynamique actionnée dans ce secteur sous la bienveillance du président de la République se matérialisant notamment par le lancement de projets de grande envergure tels que l'autoroute Est-Ouest et la deuxième rocade d'Alger, un accent particulier a été accordé au développement et la restructuration de la voirie urbaine. Dans ce cadre et quand bien même le développement des chemins communaux et de wilayas serait une mission officiellement assignée au secteur de l'intérieur et des collectivités locales, n'empêche que le concours du département des travaux publics via la mobilisation des 48 DTP réparties à travers le pays a été d'un impact inespéré. Des dizaines, voire des centaines de sentiers traversant nos villages et nos bourgades les plus éloignées se sont vite muées en routes carrossables au grand bonheur de populations désenclavées pour toujours. L'exemple le plus frappant, on le croise sans doute dans la wilaya de Tipaza. Dans cette wilaya, une opération d'envergure a été lancée de concert avec les autorités locales pour la réhabilitation du réseau routier long de 260 km traversant les monticules de Tipaza à même d'en faire de véritables points de liaison entre les autres wilayas limitrophes qui sont Aïn Defla et Chlef. Résultat de cette opération : quelque 800 familles qui ont jadis fui «le monde rural» niché dans les monts de Larhat, Meselmoun et Damous se réinstallent de nouveau dans ces villages, maintenant que la circulation a été optimisée et la mobilité des uns et des autres une affaire aisée. Des exemples de ce genre sont légion et se comptent par dizaines, notamment dans les wilayas de l'intérieur, jadis ruinées par l'hydre intégriste ayant rendu caduque toute opération de développement à leur égard. Les efforts entrepris par l'Etat dans ce sens ont rattrapé un grand retard enregistré en termes de développement du réseau routier. Ceci pour la simple et bonne raison que «la route du développement passe par le développement de la route». Nécessairement !