Le président Hugo Chavez n'est pas nostalgique que du bolivarisme qu'il veut adopter, en compagnie de certains de ses homologues latinos, comme ligne de conduite anti-américaine. Le maître de Caracas est également passionné de vieux fantasmes qui meublaient les années folles du socialisme. Il veut faire avorter les nuages, grâce à un canon à rayons fourni par son allié cubain, au lieu d'implorer le ciel pour qu'il pleuve. Expert en la fermeture de médias trop hostiles à sa politique, Hugo Chavez s'est-il inspiré de ce que les autorités chinoises prétendaient à l'occasion des Jeux olympiques de Pékin : maîtriser la météo par l'usage de fusées ? Parce qu'il a plu à Bolivar qu'il ne changerait pour rien au monde la technologie qu'il a acquise auprès de La Havane. On ne sait trop si le président Ahmadinejad, venu en Amérique latine compter ses soutiens et tenter de contrebalancer le poids du front antimollahs, sera invité à découvrir les générosités de ce bombardement de nuages et dont les chances de réussite ne dépassent pas les 12%, selon les spécialistes. Très peu convaincant pour qu'il en importe le concept en République islamique d'Iran où les stocks d'uranium faiblement enrichi font fureur. Ce qu'il veut mettre dans ses bagages, ce sont tous les appuis que peut lui offrir l'Amérique du Sud où les pluies torrentielles ont fait douze morts. Notamment celui du Brésil où le président Lula lui a ouvert grande la baie de Rio. Puisque ce dernier ne conçoit pas de paix au Moyen-Orient sans l'Iran, à l'image de la Russie qui, à présent, juge trop tôt des sanctions contre son allié iranien après les avoir envisagées. Face à ces atermoiements, le groupe des «six» a déposé un projet de texte critique à l'appréciation du conseil des gouverneurs de l'AIEA. Ce qui, de facto, a forcé la main à la Russie et à la Chine à suivre les quatre autres puissances dans leurs critiques antiprogramme nucléaire iranien. Sauf qu'après la pluie, il n'est pas attendu qu'il fasse nécessairement beau. L'Occident, qui cherche à imposer de plus lourdes sanctions contre le régime de Téhéran, au lieu de l'inclure (avec la Syrie) dans le processus de paix au Proche-Orient, n'est pas de nature à éblouir le gouvernement Medvedev ou celui de Hu Jintao dont le double message est le suivant : l'idée de Nicolas Sarkozy d'organiser une conférence internationale sur la paix est louable mais elle ne vaut rien si les Iraniens ne sont pas conviés, voire sanctionnés. Quant à la formalisation par Netanyahu de son offre de gel de la colonisation (en dehors d'Al Qods) pour les dix mois à venir, elle ne réussira pas à bouger un cheveu sur la tête des Palestiniens. L'administration de Tel-Aviv a eu une bonne occasion pour prouver son désir à aller de l'avant et à récupérer le soldat Shalit. Mais comme toutes les fois passées, elle s'est obstinée à la saisir sous prétexte de ne pas pouvoir ou de ne pas vouloir libérer deux chefs du Hamas. Devant ce statu quo, que Netanyahu estime désavantageux que pour la partie palestinienne, Obama et ses alliés persisteront-ils dans la voie conduisant aux sanctions contre les mollahs, quitte à faire capoter le processus électoral en territoires occupés, à voir Mahmoud Abbas partir et le Hamas prendre les rênes avant de remettre sa charte anti-israélienne au goût du jour ? On ne le dira jamais assez, hormis une paix globale, la paix demeurera impossible. Des missiles pourraient déjà pleuvoir sur Ghaza et Sdérot.