La grève dans le secteur de l'éducation nationale se poursuit. Mais le suivi de ce mouvement reste mitigé dans la mesure où certains établissements scolaires ont repris les cours alors que d'autres continuent d'être désertés par les enseignants et les élèves. Les multiples appels lancés par le ministère de l'Education pour le gel de ce mouvement n'ont pas trouvé d'écho chez les syndicats. Ces derniers campent sur leurs positions et conditionnent l'arrêt de la grève par des garanties ou par une satisfaction des revendications exprimées. «Le mot d'ordre de grève est maintenu. Le mouvement se poursuit dans la majorité des établissements du secondaire et la mobilisation reste totale», a affirmé Idir Achour, porte-parole du CLA. Il expliquera la non-adhésion de son syndicat à la décision du gel du mouvement de protestation au fait que les revendications soulevées n'ont pas été encore satisfaites. «Il est hors de question d'enterrer les problèmes soulevés par les syndicats à une simple formalité d'installation de commissions en vue d'examiner les possibilités de trouver des solutions», a-t-il indiqué. «Les syndicats ne se contentent plus des promesses. Ils cherchent du concret, cela peut se faire en nous communiquant la différence à payer sur le montant du régime indemnitaire entre cette année et les années précédentes. C'est avec cela qu'on peut convaincre les enseignants de reprendre les cours», a-t-il expliqué. Idir Achour dira que la grève est ouverte et qu'aucune date n'a été arrêtée pour arrêter le débrayage. Des assemblées générales se tiennent, selon lui, quotidiennement pour faire une appréciation du mouvement qui a connu un affaiblissement depuis la reprise des cours dans les premiers paliers. «Mais le taux reste important et avoisinent les 75% au niveau national», a-t-il précisé. Rassemblement, le 2 décembre La contestation se poursuivra, selon Idir Achour, par l'organisation de rassemblement devant la chefferie du gouvernement, le 2 décembre, date coïncidant avec la tenue de la prochaine tripartite. «C'est le rassemblement auquel prendront part toutes les organisations de l'Intersyndicale. A cette occasion, nous avons d'autres revendications à exprimer. Il s'agit pour nous de contester l'exclusion des syndicats de la tripartite. Nous allons tenter également d'arracher la revalorisation du point indiciaire, l'abrogation de l'article 87 bis, le régime indemnitaire», a-t-il expliqué. La même position a été exprimée par le Cnapest. Son conseil national s'est réuni hier pour exprimer sa position vis-à-vis du mouvement de protestation. «Nous n'avons pas demandé l'arrêt de la grève. Le conseil national est la seule instance habilitée à prendre cette décision. Il est en réunion pour examiner les rapports des AG des différentes wilayas», nous dira Messaoud Boudiba, chargé de la communication au Cnapest. Il affirme que son syndicat n'a pas pris part à l'installation des commissions pour l'examen des revendications des syndicats. «Nous avons refusé cette formule et demandé des engagements écrits et des garanties de la part du ministère pour la concrétisation de nos revendications», a-t-il ajouté. Les choses ne sont pas claires Le gel de la grève n'a pas été possible, selon le syndicaliste qui estime que «les choses ne sont pas encore claires pour eux», a-t-il précisé. Une autre réunion du bureau national du Cnapest aura lieu pour faire des propositions au cas où le syndicat décide d'adhérer aux commissions du ministère. Le Snapest, seul syndicat qui a appelé au gel de la grève dès mercredi, expliquera que cette décision est intervenue après les entretiens avec la tutelle, laquelle a imposé comme préalable à la satisfaction des revendications d'arrêter le mouvement de grève. Meziane Meriane, secrétaire général du syndicat, souligne que cette décision a été prise et communiquée à l'ensemble des enseignants qui étaient favorables à la reprise des cours après avoir pris connaissance des réserves que nous avons émises. «Nous avons décidé le gel de la grève en mettant deux dates butoirs à la reprise du mouvement. La première est le 31 décembre, date de la finalisation du dossier du régime indemnitaire, et le 31 mars comme dernier délai accordé à l'administration publique pour appliquer toutes les décisions relatives aux revendications des enseignants et leur statut», a-t-il précisé. Meziane Meriane dira que les deux commissions qui devaient examiner la gestion des œuvres sociales, le régime indemnitaire et la médecine du travail n'ont toujours pas été installées. «L'installation de ces commissions a été reportée à une date ultérieure», a-t-il affirmé en expliquant qu'aucun syndicat n'a adhéré à cette démarche puisqu'ils n'ont pas arrêté la grève. A propos du rattrapage des cours perdus, M. Meriane dira qu'il n'y a pas lieu de s'alarmer. «Il existe des méthodes pédagogiques pour rattraper les cours non dispensés. Le ministère est en train de réfléchir à des solutions. Nous n'avons pas été conviés à cette réflexion mais je vous rassure qu'il y a toujours moyen d'appliquer ce programme durant l'année sans surmener les élèves», a-t-il rassuré.