Ils étaient des centaines à occuper hier la cour du siège de l'Union générale des travailleurs algériens (UGTA). Venus des quatre coins du pays, les travailleurs de l'éducation ont réclamé haut et fort le départ de Benbouzid qui «n'a pas honoré ses engagements» vis-à-vis de leurs revendications. «Un, deux, trois, Benbouzid barra (dehors)», «Oui pour l'assainissement du ministère de l'Education des provocateurs de l'anarchie», ont-ils scandé. Ces milliers de travailleurs affiliés à la centrale syndicale et qui se sont déplacés à Alger «ont compris que la rue et la grève sont les seuls moyens de négociation avec la tutelle». Pour eux, ce rassemblement n'est que le début d'une «grande action de protestation» qui se prépare au niveau des syndicats des travailleurs de l'éducation à travers le territoire national. «Halte à la médiocrité et à la régression», «Dehors les fomenteurs de désordre», «Les œuvres sociales, un acquis pour tous les travailleurs», lit-on sur les banderoles portées par les protestataires qui se disent résolus à faire aboutir leurs revendications datant de plusieurs années. L'UGTA appelle au dialogue Répondant aux cris des protestataires, le représentant de la centrale syndicale, Salah Djenouhat, a appelé ces travailleurs aux dialogue tout en reconnaissant que leurs revendications sont légitimes. «Toutes vos doléances sont légitimes, mais nous ne pouvons pas les arracher sans le dialogue», a-t-il indiqué, en ajoutant que «personne ne pourra nous dérouter. Comme vous le saviez tous, le dossier des œuvres sociales a été arraché grâce à l'UGTA et nul ne pourra le nier». Salah Djenouhat, qui s'est excusé auprès de l'assistance de l'absence du secrétaire général de l'UGTA, qui devait préparer les derniers points de la tripartite avec le Premier ministre, a tenu à rassurer ces travailleurs que «le président de la République répond favorablement quand il est sollicité par l'UGTA». Par ailleurs, le représentant de Sidi Saïd a insisté sur le fait que «l'UGTA ne changera jamais de ligne et restera fidèle aux principes de novembre 1954». «Nous sommes un syndicat qui œuvre d'abord pour l'intérêt du pays qui est au-dessus de toute considération», a-t-il indiqué. Pour lui, «l'UGTA est un syndicat qui a toujours préconisé le dialogue et les négociations et respecté les lois de la République». Revenant aux préoccupations des travailleurs de l'éducation, Djenouhat a rappelé que «nous avons signé un pacte avec le gouvernement et nous devons le respecter. Il ne s'agit pas là d'une faiblesse ou d'une lâcheté mais il s'agit pour nous de garder la ligne tracée depuis 1956 préférant les canaux officiels».