Une réunion entre les deux parties est prévue ce matin. Surpris, le secrétaire général de la Fédération nationale des travailleurs de l'éducation (FNTE), M. Ahmed Djebbar, ne savait pas hier que le ministère avait organisé dans la matinée une conférence de presse pour s'expliquer sur les retards dans le versement des traitements. À l'origine d'une grogne dans certaines wilayas du pays à l'instar d'Oran et de Médéa, cette question est au programme de la réunion qui doit l'opposer aujourd'hui au ministre Nourredine Salah. Selon notre interlocuteur, cette rencontre devra faire le bilan de tous les engagements pris par la tutelle depuis une année pour améliorer les conditions socioprofessionnelles des travailleurs du secteur. Il y a plusieurs mois en effet, le département de l'Education nationale, alors dirigé par Aboubeker Benbouzid, avait initié, sous la pression du syndicat, une amorce de dialogue visant à calmer le front social. Contraint à jeter du lest suite à une grève de trois jours en février 2002, il avait accepté de prendre en charge les doléances des travailleurs dans le cadre de commissions paritaires instituées pour se pencher sur chacune des revendications formulées. C'est ainsi que les questions du statut, des salaires, du logement, le sort des vacataires, les maladies professionnelles ont été à l'ordre du jour d'ateliers distincts. À l'issue de quelques séances de travail, la tutelle, qui ne pouvait plus contenir l'exaspération des travailleurs, s'est vu obligée de prendre des premières mesures. En vertu d'un accord tripartite — UGTA, ministère de l'Education et de l'Habitat —, des logements sont octroyés aux enseignants. De son côté, le Chef du gouvernement, Ali Benflis, a signé un décret portant régularisation des vacataires. Pour la FNTE, le nombre des titulaires est cependant insuffisant. Elle a continué, par ailleurs à réclamer haut et fort des augmentations salariales. Prétextant son impuissance à satisfaire une telle revendication, liée à la promulgation de la loi sur la Fonction publique, le département de l'éducation avait tenté de pallier cet obstacle en promettant des réaménagements dans le système indemnitaire. Pour garantir une rentrée scolaire dans le calme, l'Exécutif a, pour sa part, provoqué une bipartite en septembre dernier élargissant la révision à la hausse des différentes primes aux enseignants du supérieur et aux praticiens de la santé. En pensant apaiser ainsi la colère de ces corps spécifiques, le gouvernement ne savait pas qu'il allait provoquer celle de leurs collègues des corps communs. Criant à la discrimination, ils exigent à leur tour les mêmes augmentations. Dans le secteur de l'éducation nationale, le syndicat qui a pris en charge cette doléance, compte la soumettre ce matin au ministre. “Tous les travailleurs doivent être concernés”, soutient M. Djebbar. Pour autant, ce dernier affirme qu'il ne s'agit là que d'un plan d'urgence. “Rien n'est réglé tant que la loi sur la Fonction publique n'est pas adoptée”, précise-t-il. Membre du groupe de travail gouvernement-UGTA chargé de débattre d'un projet de texte sur la Fonction publique, notre interlocuteur assure qu'un rapport vient d'être finalisé et sera soumis à la prochaine bipartite annoncée pour la fin du mois courant. S. L.