La concertation entre le ministère de l'Education, la Fédération nationale des parents d'élèves et les syndicats des enseignants ainsi que les directeurs de l'éducation des wilayas, portant sur l'élaboration du programme de rattrapage des heures de cours dispensées suite à la grève des employés de l'éducation, s'effectuera le 6 décembre. C'est ce que nous a déclaré Abdelkrim Boudjenah, secrétaire général du Syndicat national des travailleurs de l'éducation (SNTE) et directeur de CEM, qui a estimé que les séances de rattrapage seront assurées particulièrement par les enseignants qui ont suivi la grève durant 21 jours. «Il est plus facile de récupérer les heures de cours perdues pour les enseignants qui ont fait grève durant une journée que pour ceux qui ont suspendu leur cours trois semaines durant», ajoute-t-il, précisant que même si tous les cours sont rattrapés, des lacunes seront ressenties durant cette année scolaire. Notre interlocuteur entend par lacunes la surcharge de l'emploi du temps qui va influer sur la concentration des élèves, dont la plupart seront obligés d'étudier les samedis et mardis après-midi. «Ce qui ne facilitera guerre la tâche à nos enfants qui se retrouveront face à cumul de leçons incluses dans un programme déjà surchargé», a-t-il expliqué, développant qu'il est probable que le rattrapage soit la meilleure solution possible à cette situation mais il n'en demeure pas moins que cela se fera aux dépens du repos des élèves, d'autant que ceux-ci n'auront qu'une semaine de vacances d'hiver et de printemps. C'est la raison pour laquelle que M. Boudjenah considère cette solution comme étant «partielle» dans le sens où le «coup d'accélérateur» ne mène pas forcément à un parfait résultat. D'autant que les cours de soutien qui existaient déjà au sein de la plupart des établissements scolaires ne seront en aucun cas inclus dans les horaires de rattrapage des cours liés à la grève, selon le secrétaire général du SNTE. Les enseignants grévistes travailleront la première semaine des vacances Selon M. Boudjenah, les enseignants qui ont suivi la grève durant 21 jours seront contraints de travailler durant la première semaine des petites vacances d'hiver et de printemps. Et ce, dans le but de rattraper les heures de cours suspendues durant la période en question. Les responsables de certains établissements scolaires ont même pensé à consacrer la première semaine des vacances d'hiver aux compositions, sans arriver cependant à imposer cela aux enseignants non grévistes. C'est le cas du CEM de Bologhine où le directeur a opté pour une réunion avec les enseignants dans le but d'arriver à un accord qui contentera tous les employés. «Vu que les enseignants non grévistes ont exigé les deux semaines de vacances, les compositions sont finalement programmées pour le 6 décembre, soit avant les vacances d'hiver», nous informe Mme Nadia M., une enseignante de mathématiques exerçant au sein du CEM. Ainsi, la première semaine de vacances sera consacrée aux cours de rattrapage assurés tous les jours de 8h à 13h, selon notre enseignante qui précise que les autres heures manquantes seront rattrapées les mardis après-midi. Ce qui gardera «intact» le week-end du samedi. Notre interlocutrice estime que ce nouvel emploi du temps rattrapera «largement» le retard engendré par la grève. Et les classes de terminale ? Une estimation partagée par M. Mazni, professeur de philosophie au lycée Sahnoun Aldjia de Azzazga (Tizi Ouzou) pour qui le rattrapage est évident, d'autant que l'année scolaire se prolongera jusqu'à la deuxième semaine de mai, voire fin mai-début juin pour les classes d'examen. «Reste à savoir cependant si le programme des classes de terminale sera bouclé», s'interroge-t-il. La question ne se pose pas, selon un autre confrère, du moment que le ministère de l'Education a rassuré que les sujets d'examen du baccalauréat ne porteront que sur les cours qui ont été assurés. M. Meziani a précisé que les mesures prises par le lycée par rapport aux horaires de rattrapage, à savoir le rattrapage durant les vacances et les mardis après-midi, concerneront toutes les classes sans exception et non pas seulement les classes de terminale. Quant au primaire, une enseignante de français à Draria, Mme Farida L., nous a précisé que 45 minutes par semaine seront additionnées jusqu'à la fin de l'année pour les classes de 4e et 5e année.