Rien ne va plus au sein de secteur de la formation professionnelle de la wilaya de Tizi Ouzou. Après les enseignants et les collectivités locales, c'est à leur tour d'observer une journée de protestation. En effet, les membres de la coordination des syndicats affiliée à l'UGTA ont appelé à une journée de grève à travers tous les établissements que compte la wilaya. Cette journée de grève observée hier a été ponctuée par un sit-in en guise d'action d'accompagnement devant la direction de la formation professionnelle à raison d'un représentant de chaque établissement de formation professionnelle implanté à travers tout le territoire de la wilaya. La décision de recourir à cette manifestation a été prise lors de la dernière réunion tenue le 10 novembre. Les grévistes réclament la satisfaction des points contenus dans de la plate-forme de revendications établie le 30 décembre 2008, soit depuis déjà une année, sans qu'il y ait de réponse. En dépit de l'appel de la première responsable de secteur au dialogue, appel lancé mardi afin d'apaiser la tension et de trouver un terrain d'entente, les représentants des protestataires ont préféré mettre à exécution leur menace de grève, déplorant ainsi le caractère tardif de l'appel au dialogue. D'ailleurs, une déclaration a été rendue publique par les protestataires lors de leur sit-in d'hier devant la direction de la formation professionnelle de Tizi Ouzou. Parmi les revendications énumérées dans ladite plate-forme de revendications, et après avoir dénoncé l'omerta de la direction face à leurs doléances, silence qui a duré plusieurs mois, ceci en dépit de trois réunions de travail, que les membres de la coordination ont arraché difficilement, peut-on lire dans la déclaration, les grévistes ont remis en avant l'exigence de la «concrétisation de la reconnaissance des représentants de l'UGTA par certains directeurs d'établissement» - les rédacteurs annoncent que certaines personnes autoproclamées représentants des travailleurs bénéficient de largesses et autres facilités de la part de l'administration - «le problème des indus occupants de logements de fonction qui devaient être récupérés par l'administration au profit des travailleurs ayant exprimé une demande (dont 15 logements au niveau de l'INSFP de Oued Aïssi qui sont vacants depuis des années que le directeur de l'institut refuse de distribuer sans aucune raison sérieuse et quatre autres logements à Draâ El Mizan qui souffrent de malfaçons et des logements dont les travaux ont été lancés depuis quinze ans à Aïn El Hammam et qui n'ont pas été réceptionnés à ce jour)», «la gestion de la carrière professionnelle dans tous ses aspects et qui souffre de l'absence totale de toute transparence», «les recrutements anarchiques», «les avancements et la promotion des travailleurs qui se font avec la politique de deux poids, deux mesures», «la mauvaise gestion des œuvres sociales»… A ce titre, les rédacteurs de déclaration font savoir qu'«aucun programme d'action ni bilan n'ont été établis depuis des années» . A titre d'exemple, ils citent l'INSFP de Oued Aïssi qui est considéré comme le «parfait exemple en matière d'opacité et de violation de la réglementation». De leur côté, les membres de la coordination ayant organisé la conférence tenue il y a quelques jours ont mis en évidence ce qu'ils qualifient «d'injustices, dont le statut particulier, notamment les dispositions relatives à la catégorie des PEP». Les représentants des travailleurs ont dressé un véritable tableau noir du secteur de la formation professionnelle au niveau de cette wilaya. Dans l'optique de redresser ce secteur, ils réclament l'amorce d'un dialogue et d'une concertation effective et concrète, que cela soit au niveau de la wilaya ou au niveau des établissements, et d'instruire les directeurs afin de respecter sans condition les représentants de l'UGTA dans lesdits établissements, la mise en place d'une commission de wilaya qui va se pencher sur le problème du logement avec la participation du partenaire social (UGTA) pour une meilleure prise en charge du dossier. Enfin, citons que les syndicalistes ne cachent pas leur disposition en tant que partenaire social à part entière à apporter leur contribution pour mettre en place les mécanismes de solution des problèmes posés. Ceci sans manquer d'annoncer que ces propositions doivent être satisfaites dans des délais raisonnables, faute de quoi, ils menacent de durcir leur mouvement. Aussi, ont-ils lancé un appel à leur tutelle pour rétablir le dialogue.