L'activité commerciale a été réduite au service minimum, depuis la célébration de l'Aïd El Adha (27 et 28 novembre), alors qu'il est attendu des restaurants, des transporteurs et des cafetiers d'assurer le «service public». Le retour à la normale est attendu pour aujourd'hui. L'activité commerciale retrouvera dès aujourd'hui son rythme habituel, dix jours après l'Aïd El Adha, célébré les 27 et 28 novembre dernier. Durant les dix derniers jours, la population a eu donc à vivre des moments très difficiles à cause de la fermeture de la majorité des commerces, à commencer par les boutiques d'alimentation générale, les cafés, les restaurants, mais surtout les boulangeries. Comme les commerçants ont préféré prendre un congé à l'occasion de l'Aïd pour rendre visite à leurs familles, les Algérois étaient obligés d'attendre leur retour. C'est ainsi que dans plusieurs communes du centre-ville, des centaines de boutiques sont demeurées fermées à toute activité. Les citoyens ont l'impression que les boutiquiers ont profité de l'Aïd, pour prendre leur congé annuel, alors que le même phénomène a été observé au cours du mois de Ramadhan dernier. Durant l'été, en effet, un nombre important de boulangeries avaient suspendu leurs activités en raison de la hausse des prix de la farine sur les marchés internationaux et le refus du gouvernement d'engager de nouvelles subventions de cette matière. Au lieu de continuer à travailler, risquant ainsi une réduction sensible de leurs marges bénéficiaires, les professionnels ont préféré se mettre en congé tout au long du mois de Ramadhan. En l'absence de pain sur les étals des boulangeries, ou même dans les rues, les familles s'étaient réconciliées avec le pain traditionnel, el matloue et el kasra notamment. Le ralentissement de l'activité commerciale est partout ressenti dans la capitale. Alger-Centre, par exemple, est surtout connue par ses restaurants à grande affluence, tous ouverts tout au long de la rue Ahmed Chaïb (Ex-rue Tanger). La plupart des activités qui y sont abritées concerne la restauration. Jusqu'à mardi soir, trois restaurants étaient ouverts sur une vingtaine de boutiques. L'affluence était au grand jour, ce qui a provoqué des bousculades devant leurs portes. Les menus ont été réduits au service minimum et les prix ont été parfois revus à la hausse. Ils proposaient des brochettes à 25 DA l'unité, du poulet à 100 DA la part et des frites-omelettes entre 90 et 100 DA le plat. Au-delà de 19h, il ne restait plus rien à servir dans ces établissements et les retardataires devraient se contenter d'un repas froid. La tension sur ce genre de commerce est très forte et les concernés faisaient tourner la boutique en plein régime. A la Place des Martyrs, dans la commune de la Casbah, le commerce était au point mort. Même les trabendistes de la Basse-Casbah ont pris congé. «Après l'Aïd, il ne leur reste plus d'occasion pour vendre. Il faut attendre la fin de l'année», estime un chauffeur de bus. Les gérants des cafés et des restaurants qui ont décidé de travailler après l'Aïd sont rares, les menus sont dérisoires. A Dely Ibrahim, la situation était plus difficile à accepter pour des centaines de travailleurs (administration, chantiers…) et des milliers d'étudiants fréquentant l'université de Dely Ibrahim. Ces derniers prennent d'ailleurs d'assaut, chaque jour, le local d'un boulanger/pâtissier qui propose essentiellement de la garantita. Situé à quelques pas de la fac, le boutiquier trouve tout le mal du monde à répondre à toutes les sollicitations. Les clients consomment leurs sandwichs dans la rue faute de place à l'intérieur du magasin. Les autres pizzerias se trouvant au même endroit tentent sans succès de satisfaire la demande d'une clientèle qui n'a pas trouvé où aller après la fermeture des restaurants du quartier de Bois des Cars. Il s'est trouvé des clients qui utilisaient leurs connaissances dans ces pizzerias ou tentaient d'amadouer les restaurateurs afin d'être servis en premier ! Et les commentaires allaient bon train : «Ce n'est pas une capitale !». En matière de respect de la nation du «service public», tout reste donc à faire.