Les handicapés, cette frange de la société qui souffre en silence, sont-ils satisfaits de la prise en charge que l'Etat leur assure ? Les réponses que nous avons recueillies auprès d'un certain nombre de handicapés de la wilaya de Tizi Ouzou que nous avons accostés, une vingtaine environ, sont diverses, même si la plupart s'accordent à dire qu'ils sont insatisfaits. Ils qualifient leur situation de délétère. Ils reprochent aux responsables de ne s'intéresser à eux que lors des occasions et des dates symboliques. D'autres, en revanche, affirment que leur situation s'est améliorée ces dernières années, en dépit des carences qui persistent. Ils évoquent, outre la maigre pension financière dont ils bénéficient, la lenteur des procédures administratives. Un simple remboursement de médicaments prend parfois plusieurs semaines. De leur côté, les services de la direction de l'action sociale (DAS) de la wilaya de Tizi Ouzou ne ménagent sur aucun effort pour venir en aide, qu'elle soit matérielle ou médicale, aux personnes handicapées que compte la wilaya. Selon les mêmes services, 24 434 personnes handicapées sont titulaires d'une carte de handicapé à Tizi Ouzou. D'autres en bénéficieront incessamment. Les bénéficiaires de cette fameuse carte, qui donne droit à certains avantages, sont classés en quatre catégories. Le nombre de handicapés mentaux est effarant. Ils sont 12 421 , les handicapés moteurs, quant à eux sont 8270, les handicapés auditifs sont 1388 et les handicapés visuels sont au nombre de 2104. D'autres personnes handicapées sont prises en charge dans les différents établissements spécialisés que compte la wilaya. 150 élèves non voyants et sourds-muets sont scolarisés à Tizi Ouzou. 83 enfants inadaptés mentaux sont pris en charge aussi au centre médicopédagogique de Boukhalfa. Quant au centre spécialisé de rééducation de Boukhalfa, il prend en charge une trentaine de personnes âgées. Juste à côté, existe un foyer spécialisé dans l'assistance à l'enfance qui assure la prise en charge de 31 enfants.