La commission sociale et santé de la wilaya vient de faire le bilan des actions engagées, notamment celles relatives à la solidarité ramadhan et rentrée scolaire. En ce qui concerne cette dernière action, il est à signaler que le bilan soulève de nombreuses interrogations de la part des membres de la commission. Le budget global de la wilaya destiné à cette opération est de l'ordre de 20 000 000 DA pour 46 800 trousseaux, alors que dans le cadre de la solidarité nationale aucune somme n'a été mentionnée dans le bilan, sauf la distribution de 4500 trousseaux aux élèves. Cette opération a concerné un nombre total de 44 489 élèves nécessiteux recensés par les services de la direction de l'éducation au niveau du cycle primaire sur un nombre de 79 326 élèves scolarisés à travers les différents établissements de la wilaya de Tizi Ouzou. C'est donc 60,32% de l'effectif global qui nécessite une prise en charge qui ne doit pas se limiter au cartable, comme a tenu à le préciser la commission. A ce nombre s'ajoute celui du cycle moyen qui est de l'ordre de 36 632 élèves sur un effectif de 88 674, ce qui représente 41,31%. Quant au cycle secondaire, il est de 12 586 sur un effectif de 34 576 élèves, soit 36,40%. En additionnant le nombre des élèves des trois cycles classés comme nécessiteux, il est de l'ordre de 94 067 élèves sur une population scolarisée de 202 576 élèves. C'est donc 46,44% des élèves qui sont nécessiteux. Les chiffres sont qualifiés d'effarants et renseignent sur la paupérisation de la société ainsi que sur les causes de la déperdition scolaire ou le désintéressement des garçons qui préfèrent parfois quitter les bancs de l'école. Le bilan a donc poussé la commission de wilaya à se poser tant d'interrogations et faire des constats. En termes de constat justement, on a fait savoir que comparativement à l'année 2008, les statistiques ont révélé qu'il n'y a aucune évolution susceptible d'être signalée et que le nombre d'élèves nécessiteux est plus important dans le cycle primaire, comparativement aux deux autres cycles, le moyen et le secondaire. Aussi s'interroge-t-on sur les raisons qui font que le taux des filles nécessiteuses est supérieur à celui des garçons. Il est établi que dans certains cas, il est presque le double pour certains niveaux. La commission n'a pas caché non plus son étonnement sur les coûts des trousseaux, mais surtout sur les listes des bénéficiaires. Selon le rapport établi à cet effet, d'après les explications fournies par les représentants de la direction de l'éducation, les listes des élèves bénéficiaires est faite après la distribution. Ce qui conduit à dire que ni la direction de l'action sociale ni celle de l'administration locale et encore moins la DE ne disposent de listes préalables. Ceci est en totale contradiction avec l'écrit de la DAL (PV du 1/9/09) qui signale que le travail de préparation des quotas a été validé suite à un état statistique des élèves nécessiteux remis par la DAL. La DAS de son côté affirme que la liste des bénéficiaires lui été remisz par la DE. Plus loin encore, la commission s'interroge aussi dans son rapport sur le choix porté sur le cycle primaire pour cette action alors que les besoins sont plus importants pour les deux autres paliers. La qualité des produits distribués au profit des élèves soulève à son tour l'étonnement, quand on sait que le prix de revient de l'unité varie de 300 à 400 DA. Le problème du déséquilibre des quotas n'est pas en reste, puisque aucune explication notable ne vient conforter ce choix basé sur les poches de pauvreté. Cette explication est jugée non convaincante par les membres de la commission, ceci en sachant que les critères de classification sont clairs : pour un famille de plus de 10 personnes sans revenus, absence de confort (électricité, routes…) et absence d'infrastructures de base. Pour étayer ses dires, la commission avoue ne pas comprendre sur quelles bases Tizi Ouzou, à titre d'exemple, a bénéficié de 1411+1358 trousseaux, Azazga 1034+1059, alors que Ouacifs n'a bénéficié que de 414+400 trousseaux. Afin de corriger le tir, il a été recommandé de réfléchir à une autre forme de solidarité qui ne se limite pas à la rentrée scolaire (c'est-à-dire une solidarité permanente), mener des enquêtes sociales sur le terrain (dans les établissements scolaires en impliquant le personnel et les associations de parents d'élèves) et la mise à exécution de l'accord n°042 08 2008 de soutien et d'aide, signé entre les deux ministères de l'Education nationale et celui de la Solidarité nationale qui n'existe que sur le papier.