Après une traversée du désert durant de nombreuses années, le chantre du chaâbi Abdelmadjid Meskoud revient avec un nouveau CD à l'intitulé suggestif Belcourt, ancien nom de son quartier Belouizdad qui l'a vu naître. Sans se départir de sa jovialité, de son enjouement et de sa bonne humeur, Meskoud raconte sa nouvelle aventure musicale. «Ce sont mes fans et mes amis qui m'ont boosté à reprendre après mon arrêt en 2001 avec mon CD El Ghoudra», dit-il. Ce nouveau CD de huit chansons reprend des thèmes sociaux, religieux et de recommandations. Fidèle à son registre chaâbi, assumant avec distinction cette appartenance et arrimé à sa citadinité avec fierté, Meskoud évoque la chanson chaâbi. Il indique que dix jours ont été nécessaires en matière d'enregistrement et de mixage. «C'est dans un studio à la Pointe Pescade avec le jeune musicien Amraoui que j'ai pu le réaliser», affirme-t-il. Chaque chanson a été composée par diverses personnes, dont Belcourt, écrite par Hassen Driss et Sidi M'hamed Bouqebrine par Mustapha Driouche. Pour les chansons Maândiche, Kache kouna Ou Wellina et Mhawel sont l'œuvre de notre barde à l'imaginaire fécond avec une musique, soit du grand maître El Anka ou puisée du patrimoine musical public. Elli Mektoub âliya nahdih revient à Abdelhamid Achaybou. Deux autres titres Ya âchiq Aâdherni et Ardjaê Lellah wa toub sont repris du domaine public. «Ce sont des chansons dans lesquelles j'introduis des violoncelles, des guitares rythmiques et une basse permettant d'actualiser cette musique.» Il est convenu que pour cet amoureux de cette musique, le chaâbi n'a pas pris une ride. Meskoud est aussi un bon animateur Faisant référence au statut de l'artiste, Meskoud, toujours aussi optimiste, espère qu'il verra le jour malgré les diverses promesses émises depuis plusieurs décennies. Sans jérémiades ni doléances, il évoque ce métier précaire. «Mais laissons ce problème», dit il. Sa gaieté ainsi que sa volubilité reprennent avec force, et c'est un Meskoud enchanté qui parle avec panache de l'équipe nationale et de sa victoire : «La victoire était nécessaire, et l'attitude des Algériens a été exemplaire aussi bien les joueurs, le staff que les autorités.» Dans le volet des projets, Meskoud est revenu en force avec un nouveau CD chaâbi avec des paroles kabyles, à l'image de Hasnaoui, ainsi qu'avec une émission de radio relative à la culture algérienne focalisant sur les présentations d'artistes, des habits traditionnels, des us, des coutumes et de l'art culinaire, etc. Si les tractations sont positives, notre aède présentera cette émission également à la télévision. Mais bon, laissons ce projet à maturation ! Par ailleurs, Meskoud, dont le CD Belcourt est fin prêt, cherche un éditeur pour le commercialiser. Alors soyez bon prince et offrez-lui cette opportunité, lui dont la chanson nostalgique El Acima a fait un tabac et l'a consacré au niveau national et international. Le dernier mot de Abdelmadjid Meskoud, dont la fibre sensible et patriotique ne vibre que pour son pays et sa capitale, vous le pensez bien, ça ne peut-être que «One, two, three, viva l'Algérie».