Abdelmadjid Meskoud, auteur de la fameuse chanson El Assima, qui, rappelons-le, avait fait un tabac dans les années 1990, veut se refaire une santé, après la prochaine sortie d'un nouvel album pas encore sur le marché pour des raisons d'éditeurs de la dimension du chaâbi, une manière pour lui de mieux considérer le produit. Vous êtes absents des planches ces derniers temps, notamment en cette période sacrée où vous êtes généralement très sollicité, qu'en est-il ? Je ne suis pas absent, du moment que je travaille en sillonnant le territoire national. Comment cela ? En ce moment, je suis plutôt sollicité par nombre de régions du pays de l'Est et de l'Ouest, même au Sud, j'évolue en présence de connaisseurs dans le domaine du chaâbi. Mais vous êtes absent de la capitale, comment expliquez-vous cela ? Il faut demander à eux. C'est qui eux ? C'est une question qu'il faut poser aux responsables de ce secteur, notamment les institutions étatiques, moi par contre, je me sens très bien dans ma peau. Certains ne voient pas le mois sacré sans Meskoud, il faut avouer que vous nous avez habitués à des soirées qui demeurent inoubliables, qu'en dites-vous ? C'était le temps où Meskoud était très sollicité, aujourd'hui les temps ont changer, pour peu qu'on ne touche point à notre chaâbi. En revanche, vous êtes plutôt très sollicité par les autres régions du pays, de quelles régions parlez-vous ? Je suis sollicité de partout, je viens de sillonner le territoire national en passant par El Bayadh, Bougtoub, Saïda, Oran, Blida, Sétif, Béjaïa, Réghaïa… et d'autres pour clôturer les derniers jours du mois sacré. Vous ne chômez pas, on dirait ? El hamdoulillah, je reste à la disposition des adeptes du «chaâbi», je dirai même qu'ils sont en train de l'honorer. Pourquoi, pensez-vous que le chaâbi est en train de perdre de son aura ? Le chaâbi ne perdra jamais son aura, au contraire c'est une musique qui prend d'autres dimensions, en revanche, il n'est pas considéré. Selon certaines sources, vous venez de sortir un nouvel album, qu'en est-il exactement ? En effet, je viens de sortir un nouvel album, composé de huit chansons. Est-il prêt ? Oui, mais il n'est pas encore sur le marché. Pourquoi ? Tout simplement parce que je suis à la recherche d'un éditeur. Pourquoi, il n'en existe pas ? Si, mais je cherche quelqu'un pour la considération et non pour l'argent. Pouvez-vous nous donner un aperçu des titres de cet album ? Bien sûr, il s'agit de Belcourt, Mektoub aliya n'âadih, Yaâchik âadnani, Sidi M'hamed, Maândich ou ma yikhessnich, Kach kouna kach oulina, M'haouel et enfin Aârdjâa lellah ou toub. Que fait Meskoud en dehors de la chanson ? Et bien, je pêche, les amis, la famille, le marché et surtout el houma. Une idée sur la culture en Algérie ? Sans être méchant, elle patauge. Et le chaâbi ? Il est en bonne santé, sauf qu'il est quelque peu marginalisé. Et le sport algérien ? Dommage, il est mal géré, il patauge aussi, tout en espérant qu'il reprenne un jour du poil de la bête, on a vu une équipe de handball, un Morceli, une Boulmerka, un Loucif Hamani, un Soltani en boxe et bien d'autres... faire honneur au pays, malheureusement ce n'est plus le cas aujourd'hui, beaucoup de choses ont changé et sont à revoir. Et le football algérien ? Le football algérien ne marche pas, bien que l'Etat ait injecté beaucoup d'argent, mais avec cette nouvelle équipe dirigeante de la FAF, je vois que beaucoup de choses sont en train d'évoluer. Et l'équipe nationale de football, qu'en dites-vous ? Nous avons une bonne formation nationale, elle cravache sur le terrain. Pour ce qui est de la coupe du monde, c'est en bonne voie, il lui reste deux grands matchs pour se qualifier au prochain mondial de l'Afrique du Sud en 2010, je pense que c'est possible. Et qu'elle soit constituée de plus de 80% de joueurs émigrés, cela ne vous semble pas un peu tiré par les cheveux ? Ceux sont quand même des joueurs algériens, n'est-ce pas… En tout cas, c'est de bon augure pour l'avenir du football algérien et surtout pour les joueurs du cru. Pourquoi ? Cela leur permettra de se remettre en question, car ils demandent beaucoup d'argent pour peu de résultats. Un dernier mot pour conclure... Je souhaite une bonne fête de l'Aïd au monde musulman, en général, et aux Algériens, en particulier, je saisis cette opportunité pour m'adresser directement à Aziz Derouaz ancien ministre de la Jeunesse et des Sports et ex-entraîneur national de handball, de nous écrire un livre sur les cinq coupes d'Afrique remportées par l'ancienne équipe nationale, uniquement pour nos enfants, pas pour nous.