Au moment où l'équipe d'Algérie de football accapare toutes les scènes, les manchettes de journaux, les studios de radio et les plateaux de télévision, l'opportunité était belle d'organiser des journées internationales sur le marketing sportif et la communication. Une idée qui n'a pas échappé à RH International Communication, un organisme versé dans tout ce qui touche au sport et aux moyens à dégager pour le faire bénéficier de retombées financières conséquentes. Un évènement qui s'étale sur deux jours, qui a eu pour cadre l'hôtel El Aurassi et qui a permis à de nombreux experts de venir soumettre leurs réflexions sur de multiples thèmes et de les confronter au débat contradictoire. La première journée a, surtout, été marquée par l'intervention du secrétaire d'Etat auprès du Premier ministre, chargé de la communication, Azzeddine Mihoubi, qui a axé ses propos sur le marché de la publicité, indiquant que le secteur mérite «un grand nettoyage». «Il n'est pas nécessaire d'user de mots détournés pour dire que de pseudo-professionnels ont investi ce secteur et ont eu un effet négatif sur le marché de la publicité, a affirmé le secrétaire d'Etat. «Il est temps de créer un fichier national où seront répertoriés les véritables professionnels de cette branche d'activité, des professionnels qui seront soumis à un cahier des charges. J'ai pour expérience la Radio nationale lorsque j'étais son directeur général. J'ai constaté que des choses invraisemblables se passaient en matière de publicité. Cela ne peut pas durer. Celui qui veut se lancer dans ce secteur devra impérativement être de la branche.» Concernant le professionnalisme dans le sport, il soutient qu'«il doit être mis en œuvre. La qualification de notre équipe nationale en Coupe du monde et à la CAN est une occasion en or pour le mettre en place. Il y a une dynamique dont il faut profiter». M. Mihoubi a, également, abordé le problème posé par les retransmissions du sport par la télévision et regrette que les Algériens aient failli ne pas voir les matches de leur équipe nationale à cause de droits de télévision que l'Entv n'avait pas acquis. L'équipe nationale est un symbole de souveraineté. Elle joue avec les couleurs nationales et c'est en son honneur que l'hymne national retentit. A ce titre, il est impensable qu'elle ne soit pas vue sur les écrans de la télévision nationale. Ce que je peux vous dire, c'est que dans un temps très réduit, des chaînes sportives de télévision vont être créées en Algérie.» Une occasion à ne pas rater Autre intervention très suivie, celle du directeur général d'Air Algérie, Wahid Bouabdallah, qui est revenu sur le pont aérien qui a été réalisé entre Alger et Khartoum à l'occasion du match d'appui entre l'équipe d'Algérie et celle d'Egypte. Il a encouragé les sponsors à s'investir de manière à ce qu'un maximum de supporters puisse aller en Angola soutenir l'équipe nationale durant la CAN, en Angola. Un pays où il n'écarte pas la possibilité d'envoyer des tentes pour loger les supporters algériens. Les autres communications ont porté sur des thèmes aussi variés que la valeur que peut générer le sponsoring sportif par Nacer Gasmi, maître de conférences à l'université de Bourgogne ou l'actualité juridique dans le milieu du sport par maître Redouane Mahrach, avocat à la cour de Paris. On retiendra également le très bon sujet portant sur la formation managériale traité par Abdenour Nouiri, docteur ès sciences économiques et enseignant à HEC (hautes études commerciales) d'Alger. Ce dernier est revenu sur l'équipe nationale de football et ses exploits soulignant : «Au risque de choquer des gens, je dirais que le produit équipe nationale est un produit que nous avons importé comme on importe du sucre, du café ou du maïs. C'est un produit qui a été fabriqué en dehors de nos frontières. Il ne s'agit pas d'une équipe dont les joueurs ont été formés chez nous, même s'ils sont Algériens. Le fait est que grâce à eux nous sommes aujourd'hui en train de surfer sur une vague et nous perdrions énormément si nous n'en profitions pas. Par profit j'entends la mise en place de mécanismes capables de faire du football un vrai sport professionnel. On parle de le faire en 2011. Cela ne se fera pas sur une simple décision. Si on veut qu'une entreprise devienne performante, on met en place les hommes et les outils à même de permettre qu'elle le soit. Il faut que les dirigeants sportifs soient imaginatifs dans leur manière de chercher de nouvelles sources de financement. Il faut sortir de l'assistanat. C'est pourquoi il faut de vrais managers à la tête des clubs y compris dans les fédérations sportives. La situation est favorable grâce à la réussite de l'équipe nationale. Si on rate cette occasion, on risque de repartir pour de nouvelles très longues années de galère.»