Au moins douze personnes ont été tuées hier et 15 autres blessées par l'explosion d'un véhicule piégé près de bâtiments des services secrets de l'armée à Multan, à l'est du Pakistan. Selon les témoignages, la plupart des victimes sont des civils mais également quelques militaires. L'attaque de Multan survient au lendemain de trois attentats qui ont fait 49 morts dans le pays. Deux attentats ont eu lieu presque simultanément à Lahore, capitale du Pendjab, sur un marché populaire à une heure de forte affluence. Dans la soirée d'hier, deux engins ont explosé à une trentaine de secondes d'intervalle sur le marché Moon, le plus populaire de Lahore, devant un poste de police et devant une banque, à 30 ou 40 mètres de distance, en plein centre de cette cité de huit millions d'habitants. Le bilan de ce double attentat s'est considérablement alourdi mardi, à 49 morts - dont six enfants - et plus de 150 blessés. Un terrible incendie s'en est suivi qui a ravagé les boutiques et les restaurants du marché, d'où les secouristes ont extrait de nouveaux corps calcinés. Lundi, un homme avait fait exploser la bombe qu'il portait sur lui à l'entrée d'un tribunal de Peshawar, la grande ville du nord-ouest, tuant au moins 10 personnes. Ces attaques meurtrières n'ont pas été revendiquées, mais la grande majorité des attentats qui ont fait près de 2700 morts dans le pays depuis l'été 2007 ont été perpétrés par le Mouvement des talibans du Pakistan (TTP), qui a fait allégeance à Al-Qaïda, ou par des groupes alliés. Le rythme de ces attaques, suicide pour la plupart, s'est considérablement intensifié en un mois et demi, depuis que l'armée a déclenché une vaste offensive dans le district tribal du Waziristan du Sud (nord-ouest), frontalier vec l'Afghanistan, et principal bastion du TTP. Vendredi, en pleine prière, au moins quatre hommes armés avaient pénétré dans une mosquée dans un quartier militaire de Rawalpindi, dans la banlieue d'Islamabad, et tué 36 personnes, dont 17 enfants, en ouvrant le feu sur les fidèles et faisant exploser leurs bombes. Pour rappel, le TTP, à l'unisson d'Al-Qaïda, avait décrété le jihad à l'été 2007, ses dirigeants reprochant au Pakistan de s'être allié, dès la fin 2001, à Washington dans la guerre contre le terrorisme.