Le carnage continue sur les routes d'Oran devenues couleur rouge sang depuis la multiplication des accidents de la circulation. Le bilan au mois de septembre 2009 de la Protection civile fait état de 98 décès et plus de 350 blessés enregistrés sur les différentes routes de la capitale de l'Ouest. Ces chiffres placent d'ailleurs Oran à la deuxième position du classement national des wilayas les plus meurtries par les accidents de la circulation. L'entrée en vigueur des nouvelles dispositions du code de la route n'a pas arrêté le massacre sur les routes provoqué en grande partie par l'élément humain. Un bilan de la Gendarmerie nationale impute d'ailleurs près de 40% des accidents au non-respect du code de la route, à l'excès de vitesse et à l'inobservation des consignes de sécurité, autant de raisons qui placent la responsabilité du conducteur en premier lieu. Certes ces dispositions ont réduit considérablement le nombre d'accidents sur la route de la corniche, notamment le week-end, mais elles restent peu efficaces notamment sur les routes à grande circulation et en zones éparses. Sur la route de la corniche, la gendarmerie nationale et la police ont installé des barrages fixes qui ont dissuadé les chauffeurs portés sur la dive bouteille, qui évitent aujourd'hui de conduire à leur retour des discothèques et autres restaurants, mais cela reste insuffisants. Un assureur que nous avons contacté fera remarquer que son entreprise est lourdement pénalisée par la recrudescence du nombre d'accidents ces dernières années. «Aujourd'hui, il ne s'agit pas de causes techniques à l'origine des accidents, mais la responsabilité du conducteur est largement engagée. Nous avons remarqué que l'âge des conducteurs a baissé et cela s'est répercuté sur le volume des indemnisations», a-t-il indiqué. Les différentes campagnes de sensibilisation menées aussi bien par les services de sécurité que la protection civile n'ont pas encore eu l'effet escompté, et beaucoup pensent qu'avec la rénovation du réseau routier de la wilaya, l'hécatombe sera encore plus marquée. «Vous savez, nous effectuons un véritable travail de sensibilisation au quotidien, et nous n'hésitons pas à retirer des permis de conduire ou à verbaliser les chauffeurs contrevenants, mais cela restera insuffisant s'il n y a pas une réelle prise de conscience des conducteurs», affirme un policier chargé de régler la circulation ; la multiplication des radars sur certaines routes de la wilaya, des barrages filtrants et des brigades motorisées a poussé certains fous du volant à tempérer leurs ardeurs, mais cela reste insuffisant et les routes continuent d'être le théâtre de graves accidents de la circulation. Le dernier en date, un carambolage meurtrier entre trois véhicules survenu avant-hier dans un rond- point où la circulation est censée être ralentie, a fait 2 morts et 7 blessés.