Surpopulation, violences, tentatives d'évasion, c'est un constat bien sombre que le comité européen pour la prévention de la torture et des peines ou traitements inhumains ou dégradants (CPT) a dévoilé, vendredi, dans son rapport sur le centre pénitentiaire de Rémire-Montjoly, situé à une dizaine de kilomètres de Cayenne (Guyane). Le CPT s'est rendu sur place du 25 novembre au 1er décembre 2008. Particulièrement marquée par cette surpopulation, la maison d'arrêt pour hommes affiche un taux d'occupation de près de 220% avec 369 détenus pour 168 places. Joan-Miquel Rascagneres Llagostera, chef de la délégation du comité européen pour la prévention de la torture raconte l'enquête du CPT en Guyane : «On avait reçu des signalements sur la surpopulation et des incidents. On a prévenu l'administration pénitentiaire de notre visite quarante-huit heures avant. Nous avons rencontré des détenus, parlé avec eux, l'information nous est remontée assez bien». Le niveau de violence entre les détenus est préoccupant. Il y a 70% d'étrangers dans ce centre, Brésiliens, Surinamiens et Guyaniens (habitants de la Guyana). Beaucoup détiennent des armes blanches artisanales. Il y a eu 193 agressions en 2008 contre 44 en 2007. Les détenus se servent dans les cellules qui sont constituées d'équipements en aluminium. C'est là qu'ils découpent des morceaux pour en faire des armes. Un mois avant le passage de cette délégation, un homme s'est fait poignarder pendant la promenade, il n'a pas survécu. Les prisonniers disent qu'ils sont obligés de s'armer pour se défendre.