Les prix des fruits et légumes flambent. Même les produits de saison n'échappent pas à cette pratique. La mandarine disponible sur tous les étals des commerces est affichée à un prix allant de 140 DA à 190 DA le kilogramme, alors que l'orange est cédée de 190 à 300 DA, selon sa variété. Des tarifs qui sont au-dessus de l'accessibilité de plus de la moitié de la population algérienne, malgré que la moisson de cette année soit jugée assez bonne selon les agriculteurs, qui pointent du doigt les grossistes et les vendeurs au détail. Pour les chefs de famille, les temps sont de plus en plus durs et il devient quasiment difficile de consommer équilibré tous les jours. Ce ne sont pas que ces deux produits qui sont touchés par la flambée des prix, une inflation qui n'a pas été sans conséquence sur le pouvoir d'achat des Algériens. La grande surprises des ménages est sûrement le prix de l'ail, cédé à 450 DA le kilo. Ce légume très conseillé pour contrecarrer certaines maladies cardiaques et à guérir la toux et le rhume a, en effet, enregistré une hausse vertigineuse, passant de 150 DA à 450 DA,en l'espace de quelques mois uniquement. «Je ne peux plus me permettre de prendre un kilo, je demande l'équivalent de 100 DA uniquement, même si ça ne me suffit pas» indique Adila, jeune maman rencontrée au marché de Chéraga. L'ail intouchable Les adhérents de l'Union générale des commerçants et artisans algériens (UGCAA) évoquent deux raisons pour cette hausse. Il s'agit de l'absence d'un réseau de distribution et du manque de contrôle de la part des commissions chargées par le département du Commerce et celui de l'Agriculture. Par ailleurs, la même source affirme qu'il y a une instabilité notable des prix des fruits et légumes d'un marché par rapport à un autre. Les pommes de terresont proposées de 60 à 70 DA le kg, les carottes de 60 à 80 DA le kg, les navets de 40 à 70 DA le kg. La courgette, un légume hors saison flambe encore (100 DA) et la laitue continue à se maintenir au-dessus des 100 DA également. Les tarifs des artichauts diffèrent d'un marché à un autre pouvant atteindre les 120 DA le kg, alors qu'au marché de gros, ils sont à 60 DA. Au marché du 1er Mai, les fenouilles sont cédés à 70 DA, les petits pois à 160 DA le kg, les haricots verts à 120 DA le kg. Pour le citron, les prix ont baissé pour atteindre les 200 DA le kg, mais de bonne qualité. Les aubergines maintiennent l'équilibre à 50 DA le kg, l'ognon toujours à 60 DA, les tomates sont à 90 DA, le piment et le poivron, deux autres légumes hors saison très consommés en Algérie, ont atteint les 120 DA le kilo sur la plupart des points de vente. Le kilogramme de fèves est cédé à 100 Da au marché de Chéraga, alors qu'il est plus cher au marché d'El Harrach avec une différence allant de 20 à 30 DA le kg. Les représentants de l'UGCAA mettent l'accent, par ailleurs, sur le principe de l'offre et la demande. Selon eux, «les prix obéissent inévitablement au principe de l'offre et de la demande. La flambée des prix des engrais, des produits phytosanitaires et des emballages, combinéeà la réapparition de certaines maladies des plantes, encouragent la pratique des commerçants. Les détaillants échappent carrément aux lois du marché et dictent leur propre loi sur le marché, et aident à la création d'une certaine anarchie.» Les prix des fruits restent, par ailleurs, toujours inaccessibles pour les ménages. Les pommes sont proposées à un prix qui varie entre 160 à 220 DA le kg, les dattes à 260 DA le kg et les bananes à 130 DA le kg. Pour espérer remplir leur panier, les chefs de famille font plusieurs fois le tour des étals pour tenter de trouver la «bonne affaire», mais la tâche reste difficile, car aucun fruit ni légume n'échappe à la tendance haussière.