Le Parlement espagnol a adopté mardi une motion réclamant une gestion «au plus haut niveau» de l'affaire de la militante sahraouie Aminatou Haidar, en grève de la faim depuis le 16 novembre en Espagne. Présentée par le groupe socialiste au Parlement, la motion a été adoptée par 190 voix, 148 membres du Parti populaire (PP, opposition de droite) s'étant abstenus. Les députés demandent au gouvernement espagnol de «redoubler tous ses efforts politiques et diplomatiques» pour permettre à Mme Haidar de «retourner dans son foyer et rejoindre sa famille». Le texte contient aussi un message adressé au Maroc «pour qu'il ne pousse pas jusqu'à l'extrême la décision injuste et disproportionnée» de l'expulsion de Mme Haidar, a expliqué une députée socialiste. Réagissant à la situation de la militante sahraouie, le ministère britannique des Affaires étrangères a affirmé suivre la situation de Mme Haidar et celle des sept militants sahraouis détenus dans la prison de Salé (ville marocaine). «Nous sommes au courant aussi de la question d'Aminatou Haidar et on s'inquiète pour sa santé», lit-on dans un message adressé au ministre sahraoui des Affaires étrangères. «Des fonctionnaires britanniques à l'ambassade de Rabat et au ministère des AE britannique à Londres, ainsi que la mission britannique à l'ONU, avaient débattu de la situation de la militante sahraouie avec les autorités marocaines et d'autres parties concernées», a-t-on ajouté de même source. Le ministère britannique a réaffirmé également «l'engagement de la Grande-Bretagne à trouver une solution politique juste, durable et acceptable au conflit du Sahara occidental, garantissant le droit du peuple sahraoui à l'autodétermination». Londres a, également, exprimé son appui aux efforts de l'envoyé personnel du secrétaire général des Nations unies au Sahara occidental, Christopher Ross, pour «le rétablissement de la confiance entre les deux parties». Le ministère britannique des AE a souligné la nécessité de «parvenir à une solution rapide et juste de cette question». Dans ce contexte, le ministère britannique a déclaré partager la préoccupation du ministre sahraoui concernant le conflit non résolu du Sahara occidental qui dure depuis longtemps et son incidence sur la vie du peuple sahraoui et sur le processus de règlement parrainé par l'ONU, a affirmé son engagement à trouver une solution politique à la question du Sahara occidental, garantissant «le droit du peuple sahraoui à l'autodétermination». Un rassemblement de soutien à Paris Un rassemblement de soutien à la militante sahraouie Aminatou Haidar se tiendra samedi à Paris, à l'initiative de nombreuses associations françaises qui soutiennent la lutte et la cause sahraouies. Régine Villemonte, de l'Association des amis de la Rasd, l'une des initiatrices de cette action placée sous le thème «Pour le retour d'Aminatou au Sahara occidental», a expliqué hier que «le combat pacifique d'Aminatou Haidar en faveur du respect des droits de l'homme et de l'autodétermination au Sahara occidental, mérite tout notre soutien, tant cette femme courageuse risque aujourd'hui sa vie pour aller au bout de sa conviction». Un appel a été lancé pour une grande participation des Ong, associations, syndicats et partis afin de réclamer le retour de la militante sahraouie parmi les siens et dans son foyer à El Ayoun. Aminatou Haidar, 42 ans, a été interpellée à son arrivée par avion le 13 novembre à El Ayoun, principale ville du Sahara occidental, en provenance des Canaries. Elle a été refoulée le lendemain par avion vers les Canaries, archipel espagnol, où elle poursuit depuis le 16 novembre une grève de la faim en exigeant de pouvoir rentrer chez elle.