Accusé pour un double meurtre avec préméditation, S.S., 27 ans, a été condamné à la peine capitale par le tribunal criminel de Blida. Les faits se sont déroulés le 26 juillet 2007. En ce jour d'été, les services de la sûreté de daïra de Hadjout (wilaya de Tipaza) reçurent un appel téléphonique les informant de la découverte du cadavre d'une femme étranglée dans son appartement. Aussitôt, les policiers se rendirent sur les lieux et, au cours de la fouille de la maison, ils découvrirent le cadavre d'un enfant, caché dans un jerrican en plastique. De fil en aiguille, l'enquête les a conduit vers l'amant attitré de la victime, le nommé S. S., demeurant à Ben Khelil, dans la daïra d'Oued El Alleug. Tout en soulignant aux policiers que sa sœur fréquentait un homme depuis près d'une année et qu'il l'avait menacée, la sœur de la victime S. Ch. ignorait l'identité et l'adresse de l'homme en question. Cependant, il n'a fallu que quelques jours aux policiers pour l'identifier. Une fois arrêté, la mère et la sœur de la victime le reconnurent alors qu'il avait des traces de griffes au bras et à la lèvre supérieure, avant d'avouer son méfait. «J'ai connu Aïcha à El Affroun il y a environ une année, tout en apprenant qu'elle était divorcée et qu'elle avait un enfant», dira-t-il aux enquêteurs. A travers les fréquentes rencontres, ils eurent plusieurs relations sexuelles contre des sommes qu'elle lui demandait. Ne voulant pas en rester là avec elle, il lui proposa le mariage, ce qu'elle accepta aussitôt. D'ailleurs, il affirma qu'il lui a remis la somme de 8 millions de centimes comme dot tout en lui interdisant de sortir avec d'autres hommes. Tout allait très bien entre eux jusqu'au début du mois de juillet 2007, où Aïcha ne voulut plus de lui. Le jour du meurtre, il l'appela d'un taxiphone, mais quand elle reconnut sa voix, elle lui demanda de ne plus l'importuner car elle était avec un autre homme. Après cette déclaration, le sang de S.S. ne fit qu'un tour, avant de lui dire : «Tu regretteras cette phrase.» Elle donna alors le téléphone à l'homme qui était avec elle, qui lui ordonna de la laisser tranquille. Face à cette situation, il se dirigea vers le domicile de celle qui lui avait promis d'être sa femme, mais il ne trouva que son enfant âgé de 11 ans. En lui demandant où était sa mère, le garçon lui répondit qu'elle avait passé la nuit avec un homme qu'il ne connaissait pas et qu'ils étaient sortis ensemble depuis le matin. Il demanda alors à l'enfant d'aller jouer un peu dehors, puis quand il revint, il le renvoya vers le taxiphone pour qu'il lui ramène une carte de recharge pour son téléphone mobile. Mais dès que le petit garçon retourna à la maison, S. S. le roua de coups avant de l'étrangler. Il cacha ensuite le corps sans vie dans un jerrican en plastique pour que la mère ne se doute de rien à son retour. Aïcha, revenue à la maison vers 18h, fut surprise de trouver son ex-amant chez elle. Elle lui ordonna alors de s'en aller, mais il se rua sur elle et l'étrangla de ses mains. Comme pour s'assurer de sa mort, il l'étrangla de nouveau avec un foulard avant de l'abandonner. Devant le tribunal, l'accusé essaya tour à tour de faire passer la thèse de la provocation, puis celle de la colère face à une traîtrise de la part de celle qu'il considérait déjà comme étant sa femme. Son avocat tenta aussi de plaider les circonstances atténuantes, estmant que son client s'est senti bafoué dans son honneur. Mais ni le ministère public ni les jurés ne le suivirent, et au terme d'une longue délibération le président annonca la sentence la plus lourde. Si les parents de l'accusé ont quitté la salle attristés, ceux des victimes semblaient soulagés.