La première manche de «négociations» sur le dossier de l'éducation (régime indemnitaire, œuvres sociales et médecine du travail) à travers les commissions installées à cet effet ont pris fin, mais ne semble pas avoir porté ses fruits, à en croire les responsables des deux syndicats, Cnapest et Unpef, qui craignent déjà, et ce, bien avant le début, demain, de la deuxième phase des négociations, que la mouture finale du dossier qui sera soumis au Conseil du gouvernement pour adoption ne sera pas celle issue des travaux des commissions. Joint hier par nos soins pour de plus amples renseignements sur le déroulement des travaux des commissions, le chargé de la communication du Conseil national autonome des professeurs de l'enseignement secondaire et technique (Cnapest), Messaoud Boudiba, a affiché une profonde inquiétude à cet effet. Et pour cause, fait-il savoir, «les syndicats autonomes sont écartés de la commission ad hoc à laquelle revient le dernier mot sur le dossier de l'éducation avant qu'il ne soit transmis au gouvernement pour adoption». Celle-ci comprend outre les représentants du ministère de l'éducation, ceux des Finances et de la Fonction publique. Cette mise à l'écart, et malgré les «assurances du ministère de l'Education sur sa volonté de défendre bec et ongles les propositions des syndicats», est interprétée par les syndicats autonomes comme une manœuvre malsaine visant à saper le travail consenti jusqu'à présent. «Nous avons demandé à faire partie de la commission ad hoc comme simples observateurs, mais nous n'avons pas encore eu gain de cause», explique notre interlocuteur. Il justifie sa crainte en s'appuyant sur le dossier de la santé dont la mouture originale paraphée par les médecins a été «déformée» par la commission ad hoc, ce que dénoncent d'ailleurs les praticiens qui ont reconduit leur grève et vont entamer à partir de lundi un autre débrayage. M. Boudiba affirme toutefois que les travaux des commissions se déroulent «normalement», chacun défendant dans la sérénité ses propositions. «Pour l'heure, nous continuons à croire à l'aboutissement de nos revendications», affirme-t-il avant d'ajouter : «Nous sommes obligés de faire nos propositions au risque de nous accuser de ne pas vouloir participer à l'élaboration du dossier». Notre interlocuteur privilégie pour l'instant l'expectative. «Lorsque le dossier qui sera étudié au niveau de la commission aura été rendu public, nous adopterons notre stratégie en conséquence», dit-il tout en affirmant que les syndicats vont poser leurs conditions et exiger de la commission un délai raisonnable pour divulguer les résultats de ses travaux. Le risque d'un nouveau débrayage n'est pas à écarter le cas échéant.