La contestation relève désormais du passé, semblent dire les syndicats autonomes du secteur de l'éducation qui ont décidé en commun accord avec le ministère de tutelle de «rattraper le temps perdu». Place maintenant à la concertation pour concrétiser leurs acquis, notamment celui relatif à l'application du régime indemnitaire avec effet rétroactif à partir du 1er janvier 2008. Une réunion de travail a en effet regroupé hier au siège du ministère les représentants de deux syndicats, Unpef et Cnapest en l'occurrence, et les représentants du ministère de l'Education nationale, réunion durant laquelle ont été installées les commissions de travail qui devraient plancher sur les 3 revendications principales des syndicats. Ces commissions entameront le travail dès dimanche pour finaliser le dossier qui devrait être remis au gouvernement avant la fin de l'année et qui fera objet d'un décret, estime-t-on du côté des syndicats. «Nous allons continuer à défendre nos revendications au sein des commissions de travail», a affirmé hier Messaoud Boudiba, chargé de la communication du Cnapest, joint par nos soins. Notre interlocuteur fera savoir que la réunion d'hier présidée par Boubekeur Khaldi, secrétaire général du ministère, a été consacrée à l'installation des trois commissions. «Celles-ci regroupent, outre les représentants du Cnapest et de l'Unpef, ceux du ministère des Finances et de la Fonction publique», ajoute encore notre interlocuteur qui n'a pas omis de signaler que les autres syndicats ont déjà été conviés à ce genre de rencontres et sont en négociation avec la tutelle. «Nous avons élaboré un planning de travail qui s'étalera sur deux semaines», fera savoir Boudiba. «Nous allons nous concerter à partir de dimanche et chacun des partenaires fera ses propositions. Chaque réunion sera sanctionnée par un PV sur lequel seront consignées ces dernières», expliquera-t-il, avant d'ajouter qu'un dossier «commun» regroupant les propositions de toutes les parties sera ensuite transmis au gouvernement avant le 31 décembre en vue d'une validation. «Même les propositions des autres syndicats seront prises en compte», a précisé Boudiba qui a en outre fait savoir qu'un «travail scientifique» est exigé en la matière, d'où le recours possible aux spécialistes dans l'élaboration des propositions. A l'opposé des autres syndicats autonomes qui mettent en avant d'autres revendications, le Cnapest et l'Unpef, qui ont décidé de faire cause commune, ont opté pour les mêmes priorités. Sur le régime indemnitaire, le Cnapest avait proposé l'institution d'une prime forfaitaire particulière au secteur de l'éducation ainsi qu'une quarantaine d'autres indemnités et primes, comme la prime de rendement individuelle mensuelle représentant 60% du salaire brut, la prime de qualification mensuelle à hauteur de 25% du salaire de base ou encore la prime de recherche scientifique et pédagogique. Dans son projet de régime indemnitaire, l'Unpef a pour sa part opté pour les indemnités de suivi d'orientation (30% du salaire principal) et l'indemnité de la société du savoir représentant 20% du même salaire. Quant aux œuvres sociales, les deux entités avaient réclamé notamment l'annulation de la décision ministérielle n° 94/158 et la mise en place d'une structure supervisée par les syndicats, ce qui est désormais sur le point de se concrétiser, alors qu'en ce qui concerne la médecine du travail, le Cnapest a opté pour la signature de conventions cadres entre les différents directeurs de l'éducation et les différents centres médicaux comme décision urgente en attendant la construction de centres de médecine, tandis que l'Unpef pense à l'établissement d'un partenariat avec les cliniques privées au profit des éducateurs.