Alors que la faculté de droit de l'université Mentouri vient d'afficher le programme d'enseignement des cours et des TD pour les étudiants en capa (Certificat d'aptitude à la profession d'avocat), le bâtonnat de Constantine persiste à appeler au boycott des cours par les avocats qui ne doivent pas enseigner dans la filière en question. Ils sont plus d'une centaine d'étudiants à s'être inscrits cette année dans la filière depuis le 6 décembre jusqu'au 13 du même mois et qui s'inquiètent quant à leur formation devant le refus des avocats de la cour de Constantine à dispenser les cours et la persistance de l'administration de la faculté de droit de l'université à ignorer la décision du bâtonnât. «Nous ne savons plus quoi faire. La situation actuelle est confuse et nous avons l'impression d'être pris en otages», témoigne Khaled, un jeune étudiant inscrit en capa cette année, avant de poursuivre : «Si nous voulons exercer en tant qu'avocats, il faut terminer la formation de deux ans dont l'une, théorique, est assurée par des avocats et l'autre, pratique, doit être obligatoirement effectuée dans un cabinet d'avocats.» Les étudiants se sont regroupés hier et ont décidé de jouer aux médiateurs en dépêchant deux délégations, l'une au doyen de la faculté de droit et l'autre au bâtonnier Me Lanouar. «Il s'agit de notre avenir et nous ne pouvons pas rester les bras croisés», précisent-ils. Une menace sérieuse plane ainsi sur cette formation car au bout de l'année universitaire les diplômes obtenus risquent de ne pas être reconnus par l'organisation des avocats. Par ailleurs, il est à préciser qu'à l'origine du conflit, il y a la hausse des droits d'inscription au capa, qui passent de 7000 à 15 000 dinars. «Le capa est devenu tout simplement une affaire de rentabilité financière», dira maître Lanouar avant d'ajouter : «On ne peut pas cautionner une formation à laquelle nous n'avons pas pris part, car tout a été fixé par l'administration qui a haussé à plus de 200% les frais d'inscription sans consultation de l'autre partie pourtant intimement liée au dossier, le bâtonnat en l'occurrence.» Il est à rappeler que lors d'une assemblée générale ordinaire tenue au début du mois au siège de la cour de Constantine, maître Mostefa Lanouar, le bâtonnier de la région de Constantine, qui englobe quatre wilayas (Constantine, Skikda, Jijel et Mila) n'hésita pas à afficher «son refus de toute participation des avocats à la gestion et la formation des jeunes étudiants». «Nous ne sommes pas concernés par cette formation, ni par ce diplôme car personne ne nous a consultés ou avisés à propos de cette ouverture des inscriptions», expliqua-t-il en évoquant l'instruction du ministre de l'Enseignement supérieur d'ouvrir les inscriptions alors qu'il avait décidé dans un premier temps de les bloquer. Affaire à suivre...