«Le problème de gestion de l'eau dans notre pays reste la cause principale des turbulences dans la distribution.» C'est ce qu'a déclaré en substance le ministre en charge du secteur lors de son passage sur les ondes de la Chaîne III. «Le problème est réel et il faut le résoudre dans les plus brefs délais afin d'éviter tout recours à l'importation de cette denrée, notamment après les efforts colossaux consentis par l'Etat depuis des années», a-t-il ajouté. Le ministre des ressources en eau qui s'est étalé sur le sujet a pointé du doigt les collectivités locales qui demeurent de «mauvais payeurs», et parfois des «non-payeurs». Car la gestion de l'eau dans les communes est confiée justement à ces dernières. Il dira à ce propos que «près de la moitié des communes d'Algérie, approximativement 700 APC ou plus, ne payent pas l'eau ou, du moins, la payent à un prix symbolique. De ce fait, nous sommes loin d'une bonne gestion de l'eau». Abdelmalek Sellal a cité, entre autres, le piquage et le forage illicite ainsi que le gaspillage qui restent, selon lui, «les seules méthodes de gestion de cette ressource». Continuant dans le même ordre d'idées, le représentant du gouvernement a conclu : «Le piquage qui est interdit par la loi mais il est devenu presque autorisé, notamment dans les régions éloignées». Le département des ressources en eau n'est pas resté les bras croisés, a dit le ministre, qui a cité les mesures prises et qui sont susceptibles, un tant soit peu, de ralentir et pourquoi pas anéantir cette pratique. La tâche n'est nullement facile à accomplir, a avoué à ce propos le ministre qui a déclaré que le département des Ressources en eau avait mis en place une police des eaux, afin de verbaliser les contrevenants dans les zones où les services décentralisées du ministère ne peuvent pas agir. L'assainissement, un nouveau challenge S'agissant du gaspillage, le ministre a encore une fois appelé à la rationalisation de l'utilisation de l'eau. S'agissant des groupes étrangers à qui l'Etat a confié la gestion de l'eau dans les grandes villes du pays, à l'image d'Alger, Annaba, Oran et Constantine, et même de l'élargissement de cette pratique sur tout le territoire national, le ministre a fait savoir que «cette éventualité dépendra de l'évaluation de contrats de gestion déléguée confiés aux sociétés étrangères». M. Sellal a ajouté que «c'est en fonction des résultats de l'évaluation des contrats de gestion que le gouvernement décidera d'élargir ce mode de gestion vers d'autres wilayas». Concernant l'avenir de la Seaal, dont le contrat devrait expirer avant 2011, le ministre a évalué à hauteur de 96% l'approvisionnement en eau potable en continu, c'est-à-dire H 24. La distribution de l'eau à longueur de journée, selon Abdelmalek Sellal, «est un des objectifs du ministère, et le plus important est de transmettre les connaissances et former les cadres algériens en la matière». L'autre souci de l'Etat algérien reste l'assainissement qui pose moult complications car ce volet reste, selon le ministre, «très en retard par rapport à ce qui devait se faire durant ces dernières années». M. Sellal reconnaît néanmoins qu'un effort est fourni dans ce sens, précisant dans la foulée que les autorités publiques n'ont pas encore atteint les objectifs qu'elles s'étaient fixés dans ce domaine. «Mais nous sommes en train de pousser la Seaal à fournir plus d'efforts dans ce chapitre», a expliqué le ministre. Autre question qui se pose avec récurrence, l'augmentation du prix de l'eau. Le ministre a tenu à rassurer les citoyens en affirmant qu'à ce jour, il n'a été décidé d'aucune augmentation. «Mais je dois signaler que le prix de l'eau est loin d'être taxé à sa juste valeur, d'où notre appel aux populations afin d'économiser et éviter la surconsommation de cette denrée nécessaire à la vie», a conclu le ministre.