Il aura à tout jamais marqué le monde de la beauté : Yves Rocher s'est éteint samedi à l'âge de 79 ans. C'est à Paris que le célèbre entrepreneur a tiré sa révérence, loin de sa Bretagne natale et de son château de La Gacilly, où il aimait se retirer l'été. Hasard du calendrier, le patriarche s'en est allé à la toute fin 2009, une année qui marquait tant d'anniversaires dans son parcours. Il y a 50 ans tout juste, la marque Yves Rocher voyait le jour à La Gacilly, ce petit village du Morbihan devenu depuis le «fief» de la célèbre marque de produits de beauté. Dix ans plus tard, Yves Rocher ouvrait son premier centre de beauté boulevard Haussmann, à Paris. Le début d'un incroyable succès international. La marque, pionnière de la vente par correspondance, est aujourd'hui présente dans 80 pays, où elle compte 1700 points de vente. Le chiffre d'affaires du groupe est vertigineux : il a dépassé les 2 milliards d'euros en 2008. En 2007, Yves Rocher a décidé de passer la main à son petit-fils, Bris Rocher. La vente par correspondance, qui avait assuré le succès commercial du maestro de la beauté, ne représente plus que 45% du chiffre d'affaires et ne cesse de diminuer. Fini le temps où le Livre vert de la beauté, première ébauche de catalogue de vente par correspondance, diffusé dès 1965 et traduit en vingt langues, suffisait à multiplier les commandes. L'enseigne est confrontée à la déferlante «bio» sur le marché des cosmétiques. Mais, là encore, Yves Rocher ne loupe pas le virage. La marque communique abondamment sur sa cosmétique «végétale», sur ses 44 hectares d'agriculture «certifiée bio», sur son «écohôtel» de La Gacilly, et sur le lancement, en 2007, de sa première gamme «labellisée bio». Une initiative menée à grand renfort de communication. «Liberté, Égalité, Beauté», scandaient ainsi des femmes, le poing en l'air, dans une campagne de communication qui fera date. Autant d'actions couronnées de succès. Aujourd'hui, dans le monde, 40 millions de femmes seraient adeptes des produits Yves Rocher.