Mercredi à 11h00 tapantes, le coup d'envoi de la campagne de vaccination contre la grippe A/H1N1 a été officiellement donné au niveau du service d'épidémiologie de l'hôpital Issad-Hassani de Beni Messous. Le centre de référence ouvert pour recevoir les personnes qui seront vaccinées contre cette nouvelle pandémie a été ouvert pour recevoir le personnel médical de cette structure hospitalière. Une catégorie classée prioritaire dans le classement établi par le ministère de la Santé et de la Réforme hospitalière. Le contact direct avec tous les malades impose la protection particulière de ce personnel. «Il est normal de commencer cette campagne par le personnel médical qu'il faut faire vacciner en premier. En plus des médecins et du corps paramédical, cette opération de vaccination est destinée à tous les agents des services hospitaliers. Tous ces gens ont soit un contact avec les malades, soit avec le matériel et les moyens utilisés pour soigner toutes sortes d'épidémies. Il est donc important de prendre les précautions nécessaires de façon à veiller à la non propagation du virus. C'est une opération qui s'inscrit, il faut le souligner, deux semaines après la fin de la campagne de vaccination contre la grippe saisonnière, a affirmé le professeur Abdelkrim Soukehal, professeur au service d'épidémiologie et de médecine préventive. Notre interlocuteur a souligné que le service assure toutes les vaccinations contre toutes les épidémies qui se sont propagées de par le monde. Il arrive aux environs de 10h50 pour accueillir la famille de la presse et lui expliquer les procédures de vaccination après avoir préparé le service où se dérouleront toutes les vaccinations. «C'est un vaccin spécifique à la grippe A, un virus né le 19 mars 2009. Je souligne seulement que c'est le même virus que celui de la grippe saisonnière mais avec une légère modification de la composition. Mais c'est absolument le même», a t-il expliqué. Ce vaccin, mis en place et contrôlé par l'Organisation mondiale de la santé (OMS) qui contrôle toutes sortes de pandémies depuis un ¼ de siècle, constitue une protection contre le virus de la grippe A. Un vaccin préventif et non curatif «C'est un vaccin préventif et non un vaccin de traitement contre cette grippe. Il contribue à riposter contre la pandémie en assurant une immunisation du corps à qui le vaccin donne la possibilité de développer des anticorps pour lutter contre le virus», a expliqué le professeur Soukehal. Au niveau de l'organisation, toute personne qui vient pour se faire vacciner doit passer au bureau des inscriptions pour fournir des informations, c'est-à-dire le nom, le prénom, l'âge et l'adresse. «L'adresse est importante pour pouvoir contacter la personne pour information et contrôle des effets», a-t-il souligné. La personne se présentera ensuite au bureau des examens médicaux où le médecin superviseur décide selon les réponses fournies par le patient s'il est apte à se faire vacciner ou non et surtout de la date de vaccination. «Nous posons huit questions à toutes les personnes. Elles concernent son état d'allergie, le type de traitement suivi, s'il y a grosses fièvres ou pas et autres questions relatives à l'état de santé de la malade, qui servent à définir l'existence d'éléments de contre- indications temporaires», a encore expliqué le professeur Soukehal. Plusieurs méthodes sont conseillées pour vacciner chaque catégorie et notamment les plus vulnérables. «Il est recommandé, pour certains cas d'allergie, de se faire vacciner sur plusieurs fois en injectant des doses successives sur plusieurs semaines. Il est strictement interdit de vacciner les femmes enceintes durant le premier trimestre de la grossesse. On demande à ces femmes de revenir à partir du deuxième ou du troisième trimestre pour éviter tout risque au fœtus» expliquera le professeur Soukehal. L'injection du vaccin se fait en deux phases, selon notre interlocuteur. «La première consiste à préparer et désinfecter les mains des personnes qui vont assurer l'opération de vaccination. La deuxième étape vise à injecter le produit et c'est une autre personne qui le fait», a-t-il encore ajouté. Des effets indésirables et non fatals La polémique sur l'utilité de ce vaccin et sur ses effets indésirables sur la santé des personnes a été également abordée par le professeur. Il affirme que «ce vaccin a des effets indésirables et non fatals. Ce qui est d'ailleurs le cas de tous les autres vaccins contre les différentes pandémies que nous avons connues», a-t-il ajouté. Le professeur a estimé qu'il n'y a pas lieu de s'alarmer et d'amplifier cette polémique et recommande une vaccination massive de la population. «C'est un vaccin qui relève de la santé publique. Toute personne qui se vaccine va se protéger et protégera, par la même occasion, tout son entourage d'une éventuelle contamination. C'est pour cela que j'encourage tous les gens à faire le vaccin. Ça va aider à réduire le champ de propagation. Un vaccin contre la grippe A signifie une mort certaine du virus», a-t-il indiqué. Le professeur Soukehal dira que la vaccination est importante dans la mesure où la découverte du remède a été faite pendant la pandémie et non plusieurs années après son apparition. «C'est comme ça que nous aurons la possibilité d'éviter d'autres morts et contaminations», a-t-il souligné. Il assure de la disponibilité du vaccin en quantités suffisantes durant toute la campagne de vaccination dans la mesure où 20 millions de doses seront importées d'ici le mois de mai prochain. Le professeur se fait ensuite vacciner pour être la première personne qui reçoit le vaccin dans cette structure. Un geste qui marque l'inauguration de cette campagne qui durera trois jours pour le personnel médical pour passer ensuite au grand public.