La campagne de vaccination ne semble pas se dérouler comme prévu. Lancée solennellement le 31 décembre, elle devait concerner l'ensemble de la population algérienne, selon un programme échelonné sur cinq phases, avec un agenda prioritaire pour les malades chroniques et les femmes enceintes, le personnel de la santé, les corps constitués, les élèves, avant de se généraliser à l'ensemble des citoyens. Un mois plus tard, moins de 1000 personnes seulement se sont fait vacciner à l'échelle nationale durant les deux premières phases entamées respectivement le 31 décembre 2009 et le 5 janvier 2010. La troisième phase qui devait concerner les corps constitués (police, gendarmerie...), est toujours en cours, sans qu'il soit possible de vérifier son déroulement. Les premiers concernés par la vaccination, notamment le personnel de santé, les femmes enceintes, les personnes (adultes et enfants) atteints de pathologies chroniques, les enfants et adolescents âgés de plus de six mois à 24 ans et l'entourage des nourrissons de moins de six mois, semblent bouder le vaccin en question. La vaccination est désormais ouverte au grand public. «Il n'y a plus de priorité cette fois-ci, du moment que les vaccins sont disponibles car, aucun membre du personnel ne s'est fait vacciner», nous dira un infirmier à l'hôpital Djlali Benkhenchir (ex-Birtraria) qui enchaîne que les nouveaux venus sont très peu nombreux. D'ailleurs la cellule s'occupant de la vaccination au service d'épidémiologie avait déjà fermé ses portes dès notre arrivée dans l'après-midi. On nous renseigne que le bureau avait ouvert cette matinée malgré la grève et a été fermé pour cause de manque de visiteurs. Le même tableau est dressé au niveau du CHU de Beni Messous, où tout baignait dans un silence qui en disait long. «Il n'y a pratiquement pas de personnes intéressées par ce vaccin. Il faut attendre peut-être que l'information soit transmise pour qu'on ait des visiteurs», nous dira un employé. Il faut en outre vacciner un groupe d'une dizaine de personnes à la fois, car le pack contient 10 vaccins qu'on doit utiliser dès son ouverture, d'après la même source. «Le problème est qu'on n'arrive même pas à avoir cette dizaine de personnes par jour», conclut-il.