Située entre le quartier du plateau Saint-Michel et M'dina J'dida, le musée Ahmed Zabana (ex-Demaeght) est une majestueuse bâtisse aux colonnes marbrées qui renferme de magnifiques collections d'œuvres d'art. La création de cette bâtisse d'architecture coloniale revient à l'archéologue, épigraphiste et commandant Demaeght qui, à l'époque, avait lancé un appel aux citoyens pour enrichir les collections existantes. Les objets d'une valeur inestimable et les documents importants et précieux se focalisaient dans trois différents domaines : la numismatique, l'antiquité romaine et africaine et l'histoire naturelle. Au regard de l'importance de la ville d'Oran et de la nécessité de préserver le patrimoine archéologique de la région, la société de géographie et d'archéologie de la province d'Oran a eu l'idée de la création d'un musée. Le musée constituait à l'époque une frontière entre les deux communautés. Et c'est en mars 1885 que le musée fut installé dans les anciens locaux de l'hôpital civil de la ville, géré par la municipalité et le commandant Demaeght, ce dernier en fut le conservateur par nomination. Quelques années plus tard, le musée changea de locaux et de quartier. Installé dans une école dans le quartier de la marine en 1891, actuellement Sid El Houari, ce transfert incita les populations à enrichir les diverses collections. Suite au décès en 1898 du conservateur, le musée fut baptisé de son nom en reconnaissance à son apport conséquent et à ses efforts fournis. Lors de la célébration du centenaire de la colonisation française, l'actuel bâtiment fut édifié et son inauguration officielle eu lieu en 1935. Limitrophe entre les quartiers européens et autochtones, le musée constituait à l'époque une frontière entre les deux communautés. Après l'indépendance, le musée Demaeght s'étoffa de diverses sections tout en prenant une dimension nationale. Sa baptisation se déroula en mai 1986 du chahid Ahmed Zabana, premier martyr de l'Algérie indépendante. Actuellement, le musée constitue une source documentaire, archéologique et historique appréciable pour les étudiants et chercheurs. «Les visites des délégations officielles et des touristes sont fréquentes. On enregistre un taux conséquent de visiteurs de l'ordre de 30 000 par an», selon Meshouh Hadj, conservateur depuis une vingtaine d'années et directeur du musée depuis 2000. Fermé vendredi et samedi matin, le musée Ahmed Zabana ouvre ses portes de 8h30 à 12h et de 13h30 à 17h pour un tarif d'entrée de 20D A pour les adultes et de 10 DA pour les enfants et étudiants. Une virée à cet imposant musée permet une échappée nostalgique dans l'antiquité et dans divers domaines des arts pictural, numismatique, historique ethnologique et préhistorique.