De notre correspondant à Oran Samir Ould Ali Situé sur le plateau St-Michel, face au très fréquenté quartier populaire et commercial M'dina J'dida, le musée national Ahmed Zabana d'Oran ne fait pas l'objet de fréquentation que mériteraient les trésors qu'il recèle, même si ses responsables affirmaient, il y a quelque temps, sur les ondes de la radio El Bahia qu'il accueillait entre 30 et 50 visiteurs de plus que les autres musées du pays : «Les gens sont beaucoup plus préoccupés par les soucis quotidiens de la vie et ne peuvent se consacrer à visiter les musées. D'ailleurs, même en Occident, en Grèce par exemple, la fréquentation des sites historiques et des musées a quelque peu baissé. Sans doute est-ce la conséquence de la crise qui secoue le monde», nous apprend un habitué des lieux, enseignant universitaire de son état, qui affirme s'y être rendu régulièrement, accompagné de ses enfants lorsqu'ils étaient tout jeunes : «Je ne sais pas s'ils y viennent aujourd'hui qu'ils ont grandi, mais je suis satisfait de leur avoir fait connaître les merveilles de ce musée.» A travers huit sections, le musée Zabana offre, en effet, de très belles choses à voir et apprécier, que les enseignants devraient conseiller à leurs élèves. De la section des beaux-arts à celle d'histoire naturelle en passant par les sections d'art musulman, de préhistoire ou encore d'ethnographie, cet établissement offre aux étudiants, aux chercheurs comme aux simples visiteurs une incursion dans l'Histoire et de la matière à connaître et à savoir : des peintures et sculptures de diverses époques et écoles, des objets d'art musulman remontant au XIe siècle, notamment ceux appartenant aux dynasties musulmanes du Maghreb, des collections de pièces de monnaie retraçant l'histoire des peuples africains (du XIe au XVIIIe siècle) et européens (XIXe et XXe siècles), des objets appartenant à la préhistoire et témoignant du passage des hommes primitifs en Algérie, des vestiges matériels de l'Afrique et des pays du Maghreb, notamment l'Algérie, le Maroc et la Tunisie. De quoi satisfaire les esprits amateurs d'histoire et d'ethnographie. Enfin, le musée offre des collections de photographies, cartes et plans montrant le développement de la ville d'Oran depuis sa création aux environs de l'an 903, et une section naturelle composée de collections appartenant à la zoologie, à la botanique et à la paléontologie : «Malheureusement, les milieux de l'éducation et de l'université ne profitent pas suffisamment de ces matériaux», poursuit notre interlocuteur, féru d'histoire, insistant sur le fait que «toutes ces collections sont d'un intérêt particulier pour les étudiants, quel que soit leur domaine». Le seul signe d'intérêt (malheureusement toujours aussi timide) des pouvoirs publics pour ce musée date de 1933. Des travaux de réhabilitation et de réaménagement ont démarré il y a quelques semaines et sont toujours en cours.