Le dossier de Meryem Mehdi, licenciée par la compagnie British Gas, est enfin chez Tayeb Louh, ministre du Travail. Après 26 jours de grève de la faim et des sit-in pour soutenir la gréviste, dont l'état de santé s'est détérioré sensiblement, le comité de soutien aux travailleurs algériens est parvenu hier, à la faveur d'un sit-in devant le siège du ministère, à transmettre le dossier à la tutelle. «Halte au mépris de British Gas», «Protégeons Meryem Mehdi, sauvons notre dignité» ou encore «Barakat à la hogra» scandaient les dizaines de syndicalistes et autres membres associatifs du comité de soutien aux travailleurs algériens venus avec une certaine fermeté pour faire parvenir leurs doléances à la tutelle. Etaient présents également le député du RCD Tahar Besbes ainsi que des représentants du Snapap, du Cla et du Cnes. Après un bref sit-in qui a duré 15 minutes, le directeur de la sécurité s'est adressé aux protestataires leur conseillant de désigner une délégation qui allait être reçue par le directeur des relations publiques et professionnelles au niveau du ministère, Rabah Benbouzid. «M. Benbouzid nous a rassurés qu'ils sont au courant de la situation de Meryem et le ministre les a chargés de se pencher sur son cas», dira Yacine Zaïd, un des syndicalistes membres de la délégation. Le plus important pour lui est le fait d'avoir mis au courant les représentants du ministère sur ce qui se passe dans le Sud. Pour Tahar Besbes, membre lui aussi de la délégation, «il n'y a rien de concret pour l'heure. Le ministère demande plus d'informations. Ce qui nous inquiète aussi, c'est sa santé. Si Meryem est arrivée à cet état, c'est qu'elle ne pouvait pas ester en justice la multinationale, comme on nous a conseillés au ministère», dira-t-il, précisant que le ministre a été destinataire de 5 dossiers de travailleurs licenciés dont les actions en justice contre leurs employeurs n'ont pas abouti. Dans ce cadre, le député du RCD a déposé ce matin au bureau de l'APN une question orale sur la situation des travailleurs dans le Sud. «Le problème est dans l'application des lois», dira-il non sans rappeler que la loi 90/11 régissant les relations entre travailleur et employeur est positive. En attendant, Meriem est toujours entre la vie et la mort.