L'amélioration de la qualité des soins en faveur des malades souffrant de cancers par l'acquisition de nouveaux équipements, notamment en radiothérapie, a été évoquée par les participants aux journées internationales d'études sur l'optimisation de la prise en charge en radiothérapie. Intervenant lors de cette rencontre, le représentant du ministère la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière, le professeur Mohamed Réda Merad, a averti sur «la situation alarmante» des malades atteints de cancer en Algérie. Dans son intervention sur le thème de «la problématique de la prise en charge du cancer en Algérie», le Pr Merad a relevé que «la réalité du cancer dans notre pays est amère», ajoutant que «nous devons avancer dans l'amélioration des moyens de lutte contre cette maladie en révélant cette réalité dans un esprit scientifique». Il a mis en exergue les difficultés de prise en charge des malades atteints de cette pathologie et l'insuffisance de données nationales, insistant sur l'amélioration de la formation et le perfectionnement du personnel de la santé. Il a également insisté sur la bonne gestion et la maintenance des appareils de traitement en radiothérapie qui, a-t-il déploré, «sont souvent en panne». Le Pr Merad a insisté sur la conjugaison des efforts pour faire face aux nouvelles maladies du siècle, dont le cancer, les maladies cardiovasculaires, le cholestérol et l'hypertension artérielle. «Nous enregistrons chaque année 30 000 à 35 000 nouveaux cas de cancers, dont 70% à 75% nécessitent des soins par radiothérapie, ce qui représente 20 000 cas», a-t-il relevé. Il a souligné aussi l'«insuffisance observée en matière d'équipements en radiothérapie qui, a-t-il relevé, sont souvent obsolètes, d'où l'insuffisance des capacités d'accueil des malades ne dépassant pas les 10 000 annuellement». Le Pr Merad a, en outre, insisté sur une formation de qualité pour le personnel spécialisé dans la maintenance et la manipulation de ces équipements ainsi que la qualification des physiciens médicaux et paramédicaux, insistant sur l'importance de l'utilisation de nouvelles techniques de radiothérapie et l'ouverture de nouveaux centres de traitement performants. Pour sa part, le Pr Afiane, spécialiste en radiothérapie au Centre Pierre et Marie Curie (CPMC), a relevé l'importance de ce type de traitement dans la lutte contre cette maladie et plaidé pour la mise en place de nouvelles techniques de thérapie moderne, ainsi que sur le bon fonctionnement et la pérennisation d'appareils adéquats. Abordant les soins par radiothérapie, il a indiqué qu'environ 6000 malades parmi les 20 000 patients enregistrés sont traités annuellement, insistant sur la non-interruption du traitement, compte tenu des fréquentes pannes d'appareils. Le Pr Youcef Dali du CHU d'Oran a insisté de son côté sur l'importance de l'utilisation de nouvelles techniques modernes dans la lutte contre le cancer, à savoir le cobalt qui, a-t-il dit, constitue un outil «de grande importance» pour les travaux de recherche médicale et application en radiothérapie. Les participants à cette rencontre de deux jours débattront en ateliers de thèmes liés à la lutte contre le cancer, aux moyens modernes utilisés en la matière, ainsi que l'importance de la formation pour la mise à niveau des ressources humaines.