L'Organisation mondiale de la santé animale (OIE) tiendra en mars une réunion internationale sur l'effet de l'élevage sur les écosystèmes et les changements climatiques, a annoncé hier son directeur général Bernard Vallat. Face à l'augmentation de la consommation de viande, de lait et d'œufs dans les pays émergents, la demande mondiale en protéines va croître de 50% d'ici 2020 et le monde doit «produire plus d'animaux pour nourrir la planète quoi qu'il arrive», a affirmé M. Vallat devant la presse. Des solutions scientifiques ont été mises au point pour réduire de moitié les émissions de méthane des ruminants. Mais ces procédés attendent d'être mis en œuvre à l'échelle industrielle. Le méthane est un gaz qui réchauffe l'atmosphère bien plus que le CO2. Chargée de la santé animale, l'OIE étudie en revanche depuis longtemps les répercussions du réchauffement sur la progression de certaines épidémies animales. «Si on avait dit il y a dix ans aux épidémiologistes que la fièvre catarrhale allait coloniser l'Europe, ils nous auraient dit que c'était impossible», a déclaré le directeur de l'OIE. Cette maladie venue d'Afrique est aujourd'hui présente jusqu'en Norvège. Le même responsable a souligné également les enjeux sociaux liés à l'élevage dans les pays du Sud où vit «un milliard d'éleveurs pauvres dont l'animal est le seul bien».