Gestes et rythmes de la vie. Mouvements du corps et instruction de soi. Elle s'exerce par la nébuleuse stance atavique. Ritualité, rythme biologique, chaque geste ou mouvement du corps exprime chez chaque peuple une nostalgie, une médiation qui réconcilienature et culture. La danse. Elle est aussi culture physique,yoga ou zen, un monde où se manifeste l'ordre historique qui favorise l'hégémonie collective. Dans l'harmonie divine, l'âme se donne au corps, et Platon,en évoquant l'inspiration des postes, parlait de la danse de l'âme. Pour Jamblique, héritier de Pythagore, c'est la « danse du corps ». Danse du corps ou de l'âme, les deux manifestent leur présence instantanée dans les mouvements et les gestes rythmés. Le corps subit l'impulsion de l'esprit, de l'âme. nous les retrouvons en Afrique et surtout au Maghreb dans l'exorcisme, la danse ou j'dib quand l'homme ou la femme entre en transe. Les mouvements sont incontrôlés, les cadences corporelles ne deviennent plus des gestes mais une sorte de folie qui délivre le corps en lui donnant libre cours. Rythme et rite se sacralisent dans des vibrations, ils symbolisent la vie. Ses joies et ses douleurs. Et ce geste qui prend source de l'habituel, du naturel. Les battement de cœur ou les sourcillement des yeux prennent corps dans le psychologique et le social. L'extase qui passe des rythmes naturels aux gestes sacrés se crée une existence biologique et une vie spirituelle. Le rythme respiratoire, les émotions favorisent la concentration dans le yoga qui est avant tout un exercice de souffle. Tous ces exercices, ces gestes et ces rythmes cosmiques remontent à des origines très lointaines. Entrer en transe, chanter, danser, jouer d'un instrument de musique représente une intuition primaire difficile à saisir. Selon Edouard Gasarabwé-Laroche : «Chaque geste est vécu comme un simple élément d'une expression humaine complexe qui fait appel à la fois à la parole, à la mémoire, à la tradition et aux sens .» En outre, les gestes de la main jouent un rôle fondamental. On raconte qu'un roi rencontra une belle fille et tomba amoureux d'elle. Pour savoir si elle était libre de tout engagement, il l'interrogea en levant un poing fermé, pouce levé (geste traditionnel qui désigne l'homme). Elle lui répondit d'un autre geste, en ouvrant sa main, ce qui signifiait qu'il n'y avait aucun homme dans sa vie. Ainsi le roi comprit qu'il pouvait l'épouser. Il existe principalement sept variétés classiques de danses hindoues selon Sa Vitry Nair : le bharata natyam, le kathakali… Chacune de ces danses est soit rythmique, narrative ou expressive. elles sont accompagnées généralement de textes mystiques ou de poèmes chantés. Ces danses qui donnent l'occasion à leurs interprètes de mettre en avant leurs dons d'actrices ou de même, grâce à l'expression, la beauté du mouvement et la puissance dynamique qu'offre la danse indienne. Même les yeux jouent un rôle particulier dans ce genre de danse : « Là où va la main, l'œil doit aller, Derrière l'esprit, suit l'expression. A la suite de l'expression, vient la joie.» La notion de rythme renvoie aussi à la musique à la poésie ou à la biologie. les rythmes modernes ou traditionnels qu'effectue un artisan ou un employé à longueur de journée ne sont pas trop distincts dans la vie quotidienne. Ils se succèdent dans les pays en voie de développement. ce qui fait peut-être une transition difficile, harassante, surtout quand elle est brutale (passage du travail manuel à l'automatique). D'année en année, les gestes se sont perpétués en se développant avec le temps. Harmonie de symboles qu'entraîne chaque culture au voyage spirituel. Dans les arts plastiques, dans la poésie ou dans la danse, il s'agit de faire jaillir le sens caché. Celui où s'exprime l'aspiration des hommes.