Le ministre de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière, Saïd Barkat, a annoncé vendredi à Alger que l'Agence nationale de la greffe et de la transplantation des organes verrait le jour cette année. M. Barkat qui présidait l'ouverture du 4e colloque franco-maghrébin sur la transplantation d'organes, de tissus et de cellules qui s'achève aujourd'hui, a affirmé que l'Algérie était en mesure de développer la transplantation d'organes grâce à ses compétences scientifiques et à la coopération du corps médical spécialisé dans ce domaine. Le ministre de la Santé a en outre souligné devant les experts étrangers, que l'Algérie avait besoin d'expérience en matière de création d'une banque de transplantation d'organes, de tissus et de cellules. La directrice de l'Agence française de biomédecine, Mme Prada Bordinaf a souligné de son côté, la nécessité de la coopération bilatérale et l'échange d'expériences entre les pays en vue de mettre en place les cadres juridiques de la transplantation d'organes et assurer son développement tant dans les pays maghrébins qu'européens. Elle a, par-là même, rappelé les trois colloques tenus à Marseille, Rabat et Tunis avant de mettre en évidence l'importance de lutter contre «le trafic d'organes». Elle a estimé dans ce sens que la transplantation d'organes qui doit impliquer tous les professionnels de la santé exigeait des ressources financières et un encadrement humain important rappelant que «chaque don et transplantation réussis permettent de sauver une vie humaine». De son côté, le professeur Abdelkrim Zerhouni, chef de service de réanimation à l'établissement hospitalier spécialisé en cardiologie Maâouche, a souligné que cette rencontre se penchera sur l'évaluation de la situation actuelle et le cadre juridique de ce genre d'opérations. Le colloque portera également, selon le professeur, sur la sensibilisation des citoyens et du corps médical au don et à la transplantation d'organes et ses perspectives. Prennent part à ce colloque franco-maghrébin, quelque 250 experts et spécialistes dont 80 étrangers venus d'Europe, d'Afrique et des pays du Maghreb. Selon un expert de l'OMS, le greffé peut vivre une trentaine d'années L'expérience montre qu'une personne peut vivre 30 ans après une opération de transplantation d'un organe, a indiqué vendredi à Alger un expert à l'Organisation mondiale de la santé, en marge du 4e colloque franco-maghrébin sur la transplantation d'organes, de tissus et de cellules. Luc Noël a prôné, à cette occasion, la solidarité et la tolérance concernant le prélèvement des organes, notamment sur des personnes décédées afin de permettre aux malades d'en bénéficier à travers la transplantation. Pour le même responsable, la greffe du rein dépend d'un donneur vivant contrairement aux greffes du foie ou du poumon qui, elles, exigent un prélèvement sur des personnes décédées. L'OMS, a ajouté l'expert, encourage le prélèvement d'organes sur des personnes décédées pour sauver des vies humaines. Pourquoi ne pas faire bénéficier un malade d'un organe dont la personne est décédée, s'est-il interrogé. Par ailleurs, M. Noël a appelé à la sensibilisation de la société algérienne à cette opération, d'autant plus que l'Algérie est dotée d'une bonne couverture médicale et une sécurité sociale efficace.