La réunion du collectif du syndicat des travailleurs de la société nationale des véhicules industriels SNVI qui devait se tenir hier a été annulée pour des «raisons internes», a-t-on appris lors de notre déplacement sur les lieux. Ajouter à cela la journée qui coïncide avec le repos hebdomadaire des travailleurs qui sont restés chez eux en cette journée glaciale. Néanmoins, le débrayage est illimité et le mouvement va être porté dans la rue s'ils ne trouvent pas une oreille attentive à leurs revendications. Les 5000 travailleurs de l'entreprise sont montés contre la centrale syndicale qu'ils accusent être derrière leurs conditions de travail «désastreuses». Selon leurs propos, «l'UGTA a offert les travailleurs aux entreprises pour se faire exploiter et laissant leurs droits à la traîne». Les travailleurs de la SNVI mettent en exergue leur savoir-faire et leur engouement pour cette usine qui nourrit des centaines de familles. La section syndicale de la SNVI est scindée en deux clans qui se disputent l'avant-garde. Il est par ailleurs utile de signaler que «depuis l'année 2008, aucune assemblée générale n'a été organisée pour revoir les statuts et élire un bureau qui défendra les intérêts des travailleurs», a déclaré un syndicaliste. Et d'ajouter : «Tout ce retard est dû à la manière avec laquelle les élections devront se faire !» Un recours a été introduit auprès du secrétariat national de l'UGTA, mais les travailleurs attendent toujours une solution qui émanerait du conseil national de l'UGTA. Les quelques syndicalistes rencontrés hier se disent dépassés par les événements et ne savent plus sur quel pied danser. Ils se trouvent entre l'enclume des décisions de la tripartite et le marteau de la centrale syndicale qu'ils accusent d'être insouciante. «Tout porte à croire que ce mouvement déclenché à cette période même est décidé ailleurs et que nous sommes des pions sur un échiquier», conclut Mohamed. Nous avons insisté sur cette question, Mohamed rebondit : «Comment expliquer que la tripartie s'est déroulée au mois de décembre 2009, les résultats de la tripartite sont connus depuis un mois et c'est seulement maintenant qu'on prend conscience, si conscience il y a, des problèmes soulevés ?» Une rencontre est prévue aujourd'hui entre les syndicalistes, afin de répondre à la direction centrale de l'UGTA et décider des suites à donner au débrayage. Mais surtout afin de connaître les tenants et les aboutissants de ce mouvement qui ne dit pas encore son nom. Puisque les syndicalistes à l'heure actuelle ne demandent que le départ du secrétaire général de l'UGTA !