Sidi Saïd n'est pas d'accord avec les grévistes de Rouiba. Il les appelle à cesser leur mouvement. Le secrétaire général de l'Ugta, Abdelmadjid Sidi Saïd, n'admet pas que les membres du syndicat entrent en grève sans son accord. En décembre dernier, l'une des promesses faites par le syndicat au gouvernement est celle de ne pas recourir à ce mode de protestation. Or, force est de constater que faute de tenir ses troupes, le syndicat joue aux pompiers et son SG au technocrate. Une semaine après les grèves dans la zone industrielle de Rouiba initiée par les travailleurs de la Snvi avant d'être suivie par d'autres unités, Sidi Saïd tente de calmer la situation. A cet effet, il rappelle que la Snvi fait face à de difficultés multiformes qui menaçent sa pérennité. Le SG se targue d'avoir intervenu auprès des pouvoirs publics qui ont répondu positivement aux préoccupations de l'Ugta.Toute la branche mécanique fait l'objet de programme de modernisation et de relance économique, souligne le syndicat dans un communiqué diffusé jeudi dernier. C'est donc le syndicat qui répond à des travailleurs en grève alors que leurs revendications sont liées aux salaires et à la retraite qui sont des sujets du ressort du gouvernement. Les travailleurs reprochent au syndicat d'avoir mal négocié lors de la tripartite. Alors, il fait siennes les décisions du gouvernement. Le syndicat rappelle que le gouvernement a consenti un traitement de l'endettement pour un montant de 62 milliards de dinars et un apport en cash de 5,5 milliards de dinars destinés à rétablir l'équilibre financier et le confortement des fonds propres. D'autres mesures censées jouer en faveur de l'activité de la Snvi sont énumérées. Le redressement des tarifs douaniers appliqués aux intrants dans l'industrie des véhicules est cité. C'est également le cas pour la mise en place d'un dispositif obligeant les bénéficiaires de l'Ansej et d'autres dispositifs d'aide à l'emploi d'acheter des véhicules exclusivement auprès de la Snvi. Parmi les autres mesures de soutien, l'Ugta évoque aussi un financement de l'investissement sollicité auprès du Fonds national de l'investissement évalué à 11 milliards de dinars sur 20 ans avec 7 ans de grâce et un taux bonifié de 2%. La Centrale syndicale a ajouté que le ministère des Finances a notifié à la Snvi que ses produits ne sont pas soumis à la nouvelle taxe sur la commercialisation de camions et engins roulants neufs. Sur le plan commercial, l'Ugta a indiqué qu'une commande de 9296 autobus et camions provenant de divers ministères dont ceux de l'Intérieur et des Collectivités locales et de l'Enseignement supérieur, ainsi que des sociétés publiques de transport de voyageurs au niveau des chefs- lieux de wilaya, a été passée avec la Snvi. Quant au projet de sous-traitance, il est en cours avec des partenariats industriels au niveau des complexes moteur Aïn Smara du complexe de Tiaret. L'Ugta énumère aussi des progrès sociaux en indiquant que ces mesures permettraient la création de 3000 emplois directs. Revenant sur la tripartite, cette dernière a retenu le principe de négociations sur l'augmentation des salaires à engager dans le cadre des conventions collectives de branches et d'entreprises. Une réunion avec les fédérations nationales se tiendra avec le secrétariat national de l'Ugta afin de mettre en place les mécanismes de négociations. Quant à la question de la retraite anticipée, la Centrale syndicale tente, là aussi, de rassurer les travailleurs. L'actuel dispositif de retraite demeure toujours en vigueur jusqu'à la promulgation du nouveau texte de loi, selon le syndicat. Cette loi préservera le droit au départ à la retraite pour les travailleurs remplissant les conditions, même après sa promulgation, est-il précisé. La Centrale syndicale donne des précisions sur les postes pénibles et présentant des conditions particulières de nuisance. La loi n° 83/12 du 2 juillet 1983, relative à la retraite, prévoit dans son article 7 que le bénéfice d'un départ à la retraite avant l'âge légal est permis. Il est espéré que l'ensemble de ces mesures de relance de l'outil de production nationale puissent concourir à la sécurisation et à la création d'emplois. L'Ugta annonce aussi qu'elle se préoccupe de l'amélioration des conditions de vie et de travail des travailleurs et de leurs familles. Mais ceci est soumis à des conditions. «Ceci ne pourra, ni ne saura se réaliser sans la mobilisation effective des bonnes volontés dans un climat serein et empreint de confiance», menace Sidi Saïd.