L'appel lancé par les pouvoirs publics à l'adresse de citoyens pour se vacciner contre la grippe A ne semble pas pris au sérieux par ces derniers. Et pour cause, des centaines d'Algériens refusent de se faire vacciner, les parents d'élèves particulièrement. Ainsi, après l'achat de millions de doses pour lutter contre la grippe A, les vaccins ne trouvent pas preneurs. Les parents d'élèves ne font pas confiance à ce vaccin. Depuis le décès de la femme médecin à Sétif, l'inquiétude a gagné les esprits. Dans le subconscient des parents, comment est-il possible qu'un médecin meure alors que celui-ci a été vacciné contre la grippe A ?, s'interroge-t-on. En plus de cela, des émissions sur des chaînes satellitaires invitant des docteurs et professeurs experts en la matière mettent en doute l'efficacité du vaccin. A partir de là, les parents d'élèves refusent qu'on vaccine leurs enfants. Toutefois, ils sont entre le marteau et l'enclume. Cette réticence, selon eux compréhensible, n'est pas équivalente au cas français. Les habitants de l'Hexagone refusaient catégoriquement le vaccin, mais en fin de compte, beaucoup se sont précipités vers les établissements de vaccination. Divers témoignages montrent des parents déterminés à ne pas laisser vacciner leurs enfants. Raison pour laquelle le ministère de la Santé, selon son directeur de prévention, n'a pas jugé utile d'obliger le geste de vacciner contre la grippe H1N1. A titre d'exemple, Djahida, mère de Romeyssa, ne veut à aucun moment entendre parler du vaccin en question. Sa fille, élève en 4e année primaire, ne comprend ni le sujet ni son contenu et suit tout simplement les consignes de son ascendante, qui consiste à rentrer à la maison dès que les médecins débarquent à l'école. Romeyssa affirme que des cours de prévention sont consacrés dans la classe pour éviter de contracter la maladie. Quant à Nassima, mère du petit Ayoub, elle ne cesse de repenser à l'histoire de la femme médecin de Sétif. «Si elle est morte, c'est qu'il y a un potentiel risque de décès. Alors j'ai décidé de ne pas faire vacciner mes enfants», affirme-t-elle. D'autres parents, dans leur majorité, pensent la même chose. Le cas de Sétif est une psychose. Cette crainte est prouvée par un récent chiffre, indiquant que seulement 100 000 personnes ont été vaccinées contre la grippe A. Plusieurs chefs de famille ayant des enfants en bas âge refusent également de faire vacciner leur progéniture, comme Karima, qui sur consigne d'un médecin membre de la famille, a changé d'avis.