Il y a quelques jours, un aviculteur et un restaurateur ont causé une intoxication alimentaire à 21 personnes, en leur vendant du poulet avarié dans la commune de Aïn Kermès, à 65 km à l'ouest du chef-lieu de wilaya, et ce n'est pas fini, selon ce qui va suivre. A cet effet, les éléments de la police urbaine de la protection de l'environnement (PUPE), relevant de la sûreté de wilaya de Tiaret, ont réussi dimanche à retirer du marché pas moins de 780 kg d'abats impropres à la consommation et destinés à être commercialisés auprès des bouchers installés au marché couvert de Tiaret. Il faut dire que bien que disposant d'un camion frigorifique, immatriculé dans la wilaya de Bouira, le convoyeur paraissait très agité alors qu'il s'apprêtait à livrer la marchandise. Il a vite attiré l'attention des policiers de la PUPE qui faisaient leur ronde de routine sur les lieux. Intrigués par ce comportement et voulant en avoir le cœur net sur la qualité de ces abats, ramenés de si loin, les agents de la PUPE ont commencé à procéder à la vérification des documents du véhicule, dont le certificat sanitaire et les pièces d'identité du convoyeur, avant de passer au contrôle de l'état de la marchandise livrée. Horreur, c'est là qu'ils s'aperçoivent que la plupart des abats dégageaient des odeurs nauséabondes et présentaient des traces de kyste hydatique et autres lésions parasitaires. Appelée à la rescousse pour établir officiellement un diagnostic entrant dans le cadre de la prévention sanitaire, l'inspection vétérinaire a confirmé que ces abats, ramenés à bord de ce camion, qui n'a de frigo que la prétention, n'étaient pas conformes aux conditions d'hygiène requises à leur commercialisation, et que les traces relevées les rendaient impropres à la consommation. Quant au fameux certificat sanitaire exigé par les contrôleurs routiers, il s'est avéré qu'il s'agissait d'un faux. Devant ce constat de fraude criminelle, toute la cargaison a été emmenée à l'abattoir central pour y être détruite, tandis que le convoyeur a été interpellé par la police judiciaire de la sûreté de wilaya de Tiaret, qui a ouvert une enquête pour déterminer les tenants et aboutissants de cette transaction commerciale, porteuse de tous les dangers. Il faut croire que la wilaya de Tiaret est devenue le réceptacle de toutes les consommations à risque, comme en témoigne la dernière intoxication au poulet qui a touché 38 personnes dans la région.