«Nous sommes en grève par solidarité avec nos camarades de Rouiba», c'est ce qu'indique une grande banderole brandie à l'entrée de l'unité commerciale 835 de la SNVI de Constantine. Cette unité spécialisée dans la vente de véhicules industriels neufs fabriqués à Rouiba, et qui assure le service après-vente ainsi que la vente de la pièce de rechange et la rénovation, compte 90 travailleurs. Ces derniers avaient décidé de rejoindre le mouvement de protestation de leurs collègues depuis jeudi dernier. Une décision apparemment autonome, selon le secrétaire général de la section syndicale de l'unité, M. Bouhroum en l'occurrence, qui a précisé que «le mouvement a été déclenché spontanément par les travailleurs, en signe de solidarité avec leurs camarades de Rouiba». Ils sont de plus en plus nombreux à rejoindre le mouvement de débrayage. Le taux de participation avancé par la section syndicale tourne autour de 90% après avoir été de 60% les premiers jours. Les travailleurs qui rejoignent leur poste chaque jour pointent et assurent le service minimum. «Nous sommes solidaires avec nos collègues, car nous sommes dans la même situation», souligne un groupe de travailleurs conscients de la gravité de la situation au niveau de l'usine mère. «Nous apprenons les nouvelles par le biais des journaux que nous consultons chaque jour à défaut d'informations transmises de manière officielle de la direction», disent-ils avant d'ajouter : «Nous adoptons aussi leurs doléances, car nous partageons les même soucis et nous dénonçons par cette même occasion les résultats de la dernière tripartite portant sur le départ en retraite anticipée que nous trouvons injuste». Par ailleurs, le secrétaire général de la section syndicale assure que la grève se déroule dans le calme le plus total. «Les travailleurs s'abstiennent de toute activité, mais nous assurons le service minimum, conformément à la loi sur les mouvements de grève», précise-t-il.