L'équipe d'Algérie de football sera ce soir face à son destin dans cette Coupe d'Afrique des nations version 2010. Elle qui devait se présenter, à la veille de son second match de son groupe, dans une position des plus favorables pour la qualification aux quarts de finale, se retrouve dans l'obligation de gagner si elle veut durer dans cette compétition. Tout cela par la faute d'une entrée en matière absolument catastrophique matérialisée par une lourde défaite lors de la première journée face à l'équipe du Malawi. Du fait de ce résultat, elle est désormais dans la situation du candidat à un jeu qui a consommé tous ses atouts et ne peut compter que sur lui-même pour avancer et gagner plus d'argent. Le problème pour lui est que plus le jeu progresse, plus les questions sont difficiles, et à chaque question il est soumis à un véritable quitte ou double, soit il répond bien et il continue, soit il répond mal et bye bye pour lui la cagnotte. Voilà donc le problème qui sera soumis aux Verts ce soir dans leur combat face aux Maliens, soit ils gagnent et ils pourront toujours envisager la qualification aux quarts de finale de la compétition, soit ils perdent et devront dès ce soir préparer leur voyage pour rejoindre l'Algérie, le dernier match contre l'Angola lundi se transformant en une simple formalité qu'il faudra bien honorer. Ces Verts-là vont avoir à laver l'affront du 11 janvier face à une des sélections que l'on présente comme faisant partie des favoris de cette CAN 2010, une équipe du Mali qui, sur le papier, paraît nettement mieux armée que son homologue d'Algérie. Ce n'est pas faire offense aux Verts que d'écrire cela. Il faut en effet reconnaître que les Maliens disposent en Seydou Keita (FC Barcelone), Mahamadou Diarra (Real Madrid), Frédéric Oumar Kanouté (FC Séville) et Mohamed Lamine Sissokho (Juventus Turin), quatre joueurs qui évoluent dans des clubs de grande dimension, au contraire des Algériens qui jouent peut-être en Europe mais dans des clubs assez modestes et où ils ne sont pas tous titulaires. Ne pas admettre un tel fait serait manquer d'objectivité alors que Rabah Saâdane lui-même reconnaît que son équipe est très loin de posséder le fond de jeu de la plupart des équipes engagées dans cette CAN. Et la sortie des Verts face au Malawi est venue confirmer cette crainte de voir l'équipe d'Algérie passer au travers de la compétition continentale. Meghni out pour la compétition Ces Verts-là, on l'espère, sont redescendus sur terre après l'euphorie de la qualification au Mondial. Ils ont appris face au Malawi qu'ils avaient encore du chemin à parcourir pour atteindre le seuil de la haute performance. Ils ont eu une nuit pour discuter entre eux et voir ce qui n'a pas marché lundi. Ils ont certainement eu l'occasion d'en parler lors de la réunion qu'ils ont tenue dans la soirée de lundi avec le président de la fédération, Mohamed Raouraoua, et leur entraîneur Rabah Saâdane. Le lendemain après-midi, ils étaient de nouveau sur le terrain pour une séance d'entraînement dans le stade de Coqueiros qui a l'avantage d'être au centre-ville à moins de 500 mètres de l'hôtel où est hébergée l'équipe nationale. Les 23 éléments étaient là même Yebda et Belhadj qui avaient été victimes d'insolation le jour du match contre le Malawi. Ce qui a incité Rabah Saâdane à confirmer ce qu'il avait dit la veille, à savoir que «c'était une folie de faire jouer ce match à 14h45, soit à une heure où la chaleur est à son maximum. Je persiste à dire que la CAF doit revoir sa manière de programmer les matches». En dehors de cela, il admet que son équipe a besoin d'être changée de même que la tactique appliquée. «Ce que je peux dire, a-t-il indiqué, c'est qu'il y aura quelques nouveautés dans l'équipe qui sera alignée contre les Maliens et cela va certainement nous inciter à revoir notre stratégie. Les données ont évolué. Nous sommes aujourd'hui dos au mur. L'unique alternative qui nous sera proposée pour espérer la qualification aux quarts de finale sera de gagner. Notre tâche sera extrêmement difficile face à l'une des meilleures équipes d'Afrique mais le challenge reste possible à réaliser si nos joueurs savent réagir.» Saâdane venait d'en finir avec une séance d'entraînement assez légère pour permettre aux joueurs de récupérer de leurs efforts de la veille. Ceux qui ont joué contre le Malawi se sont adonnés à quelques exercices de tennis-ballon alors que l'autre groupe était engagé dans un sixte avec cependant dans son effectif des joueurs comme Bezzaz et Ziaya qui étaient entrés comme remplaçants lors du match contre le Malawi mais aussi Antar Yahia, le revenant, celui qui n'a plus joué de match officiel depuis le match de Khartoum du 18 novembre 2009 pour cause de blessure. Il n'est pas le seul dans ce cas, à savoir se plaindre de blessure, l'autre étant Meghni que l'entraîneur national annonce comme out de manière définitive de la CAN 2010. «Nous l'avons reçu blessé et notre staff médical a tout fait pour le remettre sur pied. En vain, a indiqué Rabah Saâdane. Dès qu'il fait un geste avec le ballon il ressent toujours une douleur. Concernant Antar Yahia, il a repris les entraînements avec ses camarades mais de là à dire qu'il sera aligné c'est une toute autre histoire. Je crois que même lui ne sera pas disponible pour cette CAN. Nous ne prendrons pas le risque de le faire jouer car il pourrait rechuter. Nous avons de très bons rapports avec les clubs employeurs de nos joueurs. Nous ne voulons ni nuire à la santé du joueur ni faire jouer un joueur que l'on sait d'avance diminué physiquement.» Pendant que les joueurs s'exerçaient à taper dans le ballon et que les deux gardiens Zemmamouche et Ousserir s'entraînaient dans un but (Chaouchi était engagé dans la partie de tennis-ballon), Meghni et Ghezzal étaient confinés à courir au petit trot autour du terrain, le second nommé ayant lui aussi ressenti une petite contracture au mollet à la suite du match contre le Malawi. Mais, lui, sera disponible face aux Maliens ce soir, au contraire du sociétaire de la Lazio Rome. Des Aigles sûrs d'eux Des Maliens qui auront étonné tout leur monde lors du match inaugural de la CAN 2010. Remonter quatre buts à l'équipe nationale locale n'est certainement pas à la portée du premier venu. «Nous avons prouvé que nous avons des ressources physiques et morales pour obtenir un tel résultat, a dit l'entraîneur de l'équipe nationale malienne, Stephen Keshi. Nous avons, certes, eu un passage à vide pendant près d'une heure mais par la suite nous avons su réagir jusqu'à faire douter notre adversaire et le pousser à la faute. Nous étions sur une telle lancée que si le match s'était prolongé de quelques minutes, nous aurions pu remporter la victoire car en fin de match l'équipe angolaise n'avait plus de répondant.» Après les Algériens, les Maliens ont pris possession du stade de Coqueiros et ont pu croiser dans l'un des couloirs du stade leurs adversaires de ce soir. Une occasion pour les joueurs qui se connaissent de se saluer comme Yebda qui a demandé à Mohamed Lamine Sissokho de se revoir à la fin du match. Mais au contraire des Algériens, les Maliens n'ont admis la présence d'aucun journaliste dans le stade. Il est vrai qu'ils préfèrent que des yeux algériens ne les voient pas. «Malgré la défaite face au Malawi je suis persuadé que l'équipe d'Algérie reste redoutable, a poursuivi Stephen Keshi. Nous devons nous méfier de ces équipes qui veulent réagir après un échec. Nous entrerons cependant avec certains atouts en notre faveur comme le fait d'avoir eu 24 heures de récupération de plus que les Algériens. En outre, eux seront obligés de gagner alors que pour nous un match nul ne sera pas catastrophique. Cependant, nous allons tout essayer pour remporter le gain du match et franchir un nouveau pas vers la qualification aux quarts de finale.» Cette équipe du Mali est à la recherche d'un exploit pour se racheter de son ratage en Coupe du monde à laquelle elle ne participera pas. On dit d'elle qu'elle est une spécialiste des matches où elle passe à côté en dépit d'un effectif riche en joueurs de valeur. Face à un futur mondialiste, son ambition sera de gagner histoire de prouver qu'elle a du répondant et que le ratage de la Coupe du monde n'a été qu'un malheureux épisode.