Le président de la République a annoncé que l'Etat a décidé d'éponger toutes les dettes des agriculteurs, qui s'élèvent à 41 milliards de dinars. Le chef de l'Etat gâte les fellahs. A partir de Biskra, le président Bouteflika a annoncé huit mesures de soutien aux agriculteurs. Commençons par la dernière que les présents ont longuement applaudie avant même l'annonce du chef de l'Etat. Il s'agit de l'effacement des dettes de tous les fellahs. «J'annonce que l'Etat a décidé d'effacer la totalité des dettes des agriculteurs...», a annoncé M.Bouteflika, lors d'un discours prononcé hier à l'occasion de la Conférence nationale sur le renouveau de l'économie agricole et le renouveau rural. «La totalité des dettes s'élève actuellement à 41 milliards de dinars» a révélé le président Bouteflika. Le chef de l'Etat explique que ces dettes seront rachetées par le Trésor public. Pour y parvenir, il a exhorté «les banques à cesser, dès ce jour, toutes démarches pour le recouvrement de leurs créances auprès des agriculteurs et des éleveurs». Par ailleurs, le président Bouteflika a souligné que «le saut qualitatif que nous entendons ainsi faire dans le développement de l'agriculture nécessitera la mobilisation d'un concours financier de l'Etat de près de 200 milliards de DA, soit près de 3 milliards de dollars par année». A noter qu'en 2004, l'Etat a épongé les dettes des fellahs qui s'élevaient à 14 milliards de dinars. Les autres mesures décidées par l'Etat pour accompagner «toute la chaîne de la production agricole et d'élevage», ont été énumérées par le président de la République. La première mesure a trait à la mise «en place par l'Etat d' une subvention sur les coûts d'acquisition et de production des semences et des plants. De même, une subvention publique sur le prix d'acquisition des engrais sera octroyée pour toutes les cultures». La deuxième mesure est relative au soutien qu'accordera l'Etat aux agriculteurs pour «l'acquisition de matériels agricoles». Sur ce point, le chef de l'Etat pose une condition. «Cette aide ira exclusivement à la location-vente d'équipements produits localement.» Dans le but de soutenir la production locale, l'Etat a décidé comme troisième mesure de «donner un caractère permanent aux prix mis en place l'année dernière pour les récoltes du blé et d'orge collectés par les coopératives». L'autre mesure concerne la production laitière. «Le développement de la production et de la collecte du lait sera également soutenue par des encouragements publics substantiels destinées à l'acquisition des vaches laitières auprès des fournisseurs conventionnés...». Le chef de l'Etat a déclaré que l'Etat apportera son aide même sur le prix de la poudre de lait importé. Par ailleurs, la production de viande, l'élevage ovin et caprin seront soutenus par d'importantes mesures, telles la vaccination animale, la fourniture de fourrages à des prix subventionnés dans les situations de sécheresse. La sixième mesure annoncée par le Président concerne certaines productions arboricoles. «La production d'huile d'olive accédera à un soutien particulier». Il annoncera, ainsi, des aides pour «l'acquisition de matériels destinés à la réalisation d'huileries ainsi que la capacité de stockage et de conditionnement de la production». Pour l'exploitation de la datte, le chef de l'Etat a indiqué des encouragements en matière de préservation des palmeraies. La dernière mesure vise, selon M. Bouteflika, à élever «la qualité de l'encadrement de l'activité agricole». A ce titre, il a insisté sur la nécessité d'intensifier la formation «des ingénieurs et des techniciens dans les filières et métiers liés à cette activité». Ayant énuméré les grandes réalisations de ce secteur, lors de ces dernières années, le chef de l'Etat n'a pas omis de soulever les manques et les insuffisances constatés. En effet, le Président qui s'est réjoui des progrès déjà enregistrés par la relance de ce secteur, a fait savoir que ces progrès restent cependant insuffisants. «L'augmentation de la production, notamment pour les fruits et légumes, n'a toujours pas eu des retombées suffisantes ni pour les agriculteurs ni pour les consommateurs, par le fait d'une faible régulation et des pratiques spéculatives». Dans cette optique, Abdelaziz Bouteflika a déclaré que «la sécurité alimentaire du pays demeure excessivement dépendante de l'extérieur, avec une facture des importations alimentaires qui a évolué de moins de 3 milliards de dollars en 2003 à près de 8 milliards de dollars l'année dernière». Afin de faire face aux retombées des «graves difficultés vécues ailleurs dans le monde», le Trésor public a «dégagé, souligne le Président Bouteflika, une enveloppe de 190 milliards de DA pour stabiliser les prix du lait, des semoules et des farines destinées pour la fabrication du pain».