La Coface a maintenu, cette année, la notation positive de l'Algérie, classée dans la catégorie dite A4. Cet organisme estime que l'environnement économique est «assez bon risque» et que «la situation sécuritaire s'est améliorée». Dans son guide «Coface risque-pays 2010» publié à l'occasion de la tenue hier à Paris de son colloque annuel, l'assureur-crédit français a souligné, en effet, «la croissance soutenue des dépenses publiques», «les capacités de résistance à une baisse de revenus pétroliers» ainsi que «la stabilité politique du pays». Quant à la croissance réalisée en 2009, elle a été, selon la Coface, contrainte par un recul de la production d'hydrocarbures qui a dû s'ajuster à la demande extérieure et aux quotas décidés par l'Opep. La croissance hors pétrole a été, en revanche, robuste, notamment dans la construction et les travaux publics soutenus par une politique contrats-cycliques. «Malgré la diminution des recettes pétrolières, les revenus pétroliers mis en réserves au cours des années précédentes dans le Fonds de régulation des recettes (FRR) ont permis de poursuivre un vaste programme d'investissements publics (infrastructures et habitat). «D'excellentes récoltes (de céréales), après une mauvaise campagne 2008, ont également contribué à la croissance», a tenu à souligner cet assureur implanté à travers le monde. En 2010, la Coface s'attend à la progression de l'activité économique hors hydrocarbures à un rythme honorable, soutenue toujours par les dépenses publiques. Cet organisme prend compte, dans le cadre de ses prévisions, des réserves du Fonds de régulation des recettes qui devraient être suffisantes pour financer les déficits. Les disponibilités financières dépassent les 4000 milliards de dinars. Un faible endettement public Selon la Coface, l'Algérie a un très faible endettement public, (750 milliards de dinars en juin 2009), «ce qui lui donne certaines marges de manœuvre». L'assureur français rejoint les analyses du département de Karim Djoudi quant à la situation financière du pays : «Malgré la diminution des exportations, la situation financière extérieure reste solide. Une politique active de désendettement extérieur, par l'interdiction faite aux entreprises d'emprunter à l'étranger et par le remboursement anticipé de la dette rééchelonnée, a ramené les ratios à des niveaux très faibles.» S'agissant de l'environnement politique, il s'inscrit, selon cette société française, dans la «continuité après la réélection du président Bouteflika en avril 2009». La situation sécuritaire a été également citée. La Coface a relevé son «amélioration». Filiale de Natexis Banques Populaires et du Groupe Banque Populaire, la Coface évalue chaque année, pour ses clients, la santé économique de 45 millions d'entreprises dans le monde. Sa notation "@-rating" est établie à l'aide d'une batterie d'indicateurs regroupés en 7 familles de risques dont chacune fait l'objet d'une note individuelle et notamment la stabilité politique, la vulnérabilité de la conjoncture, le risque de crise de liquidités en devises et le comportement de paiement des entreprises. Elle active en Algérie dans le cadre d'une société mixte créée en 2006 avec la Compagnie algérienne de garantie des exportations (Cagex), dont le siège est établi à Alger. Cette société est dirigée par un directeur général de nationalité française.