Le ministre du Travail, de l'Emploi et de la Sécurité sociale, Tayeb Louh, a procédé, jeudi dernier à l'hôtel Hilton, à l'ouverture de la journée pharmaceutique nationale. Organisée par le Syndicat national algérien des pharmaciens d'officine (Snapo), cette journée a été inscrite sous le thème «La pharmacie face aux nouveau défis». Lors de son intervention, le ministre a abordé les réformes en cours en matière d'assurance maladie, particulièrement le volet concernant la politique de remboursement du médicament, dont les axes sont l'amélioration de la qualité des prestations, la modernisation et la préservation des équilibres financiers. A propos de la réalisation des actions du premier axe, le ministre a cité le développement des structures de proximité des organismes de sécurité sociale à l'échelle nationale. Une mesure qui vise le rapprochement des structures de la sécurité sociale des assurés sociaux et des partenaires de la sécurité sociale. «Ainsi, le nombre de structure de la Cnas et de la Casnos est passé de 679 en 1999 à 1116 en 2010», a-t-il déclaré, ajoutant que l'élargissement du système du tiers-payant du médicament est également l'une des actions de ce premier axe. Ce système, selon le ministre, s'intègre dans le cadre de la gestion de l'assurance maladie par une relation contractuelle directe entre les organismes de la sécurité sociale et les pharmaciens d'officine, ce qui permet aux assurés sociaux d'être dispensés de l'avance des frais pharmaceutiques et des formalités liées aux procédures de remboursement. Ce système, élargi à trois maladies chroniques, à savoir l'hypertension artérielle, l'asthme et la maladie de Crohn, permet de faire bénéficier, en 2010, plus de 2 200 000 assurés sociaux, sachant qu'en 2002, le nombre de bénéficiaires n'était que de 600 000. Il est à souligner également que le nombre d'officines pharmaceutiques conventionnées avec la sécurité sociale a augmenté de 2773 en 2002 à plus de 8600 cette année. Par ailleurs, l'introduction du conventionnement du médecin traitant a pour objectifs l'élargissement du système du tiers-payant aux consultations médicales dispensées par les médecins, au profit, dans un premier temps, des retraités. Ce dispositif a permis à plus de 110 médecins d'adhérer à la convention au niveau d'une agence Cnas pilote à Annaba comme elle a permis à plus de 13 500 retraités de choisir leur médecin de famille. Dans le cadre de l'amélioration de la qualité des prestations, M. Louh a souligné la mise en œuvre du programme spécifique de développement des cliniques spécialisées de la Cnas, notamment celle de Bou Ismaïl, spécialisée dans la chirurgie infantile, où l'on a réalisé un centre d'accueil des parents d'enfants aux normes internationales et celle de Misserghin, spécialisée dans la chirurgie orthopédique et la rééducation fonctionnelle. Sans parler de la réalisation de quatre centres régionaux d'imagerie médicale modernes, relevant de la Cnas, implantés à Jijel, Constantine, Maghnia et Laghouat. La carte Chifa Concernant le deuxième axe qui vise à la modernisation, le ministre du Travail a mis l'accent sur l'introduction du système de la carte électronique Chifa, la qualifiant de «projet en phase de développement le plus important». «Cette carte permet de supprimer les supports papiers et les formalités de remboursement des soins de santé», a-t-il précisé. Quant aux actions réalisées à ce profit, l'intervenant a évoqué la réalisation du Centre national de personnalisation des cartes Chifa en 2007, l'installation des réseaux informatiques, la formation du personnel de la Cnas et des pharmaciens d'officine, le développement des différents logiciels du système et les campagnes d'information et de communication. «Plus de 2 400 000 cartes Chifa ont été fabriquées pour plus de 5 500 000 bénéficiaires, jusqu'au 31 décembre 2009», a déclaré le ministre, ajoutant que plus de 4000 officines pharmaceutiques utilisent ce système à l'échelle nationale. La politique de remboursement du médicament Quant au troisième axe relevant de l'amélioration de la qualité des prestations, à savoir la préservation des équilibres financiers des organismes de sécurité sociale, M. Louh a mis en évidence, lors de son discours, la réforme des instruments de recouvrement des cotisations de sécurité sociale et la réforme du financement du système national de sécurité sociale qui a été consacré par la loi de finances 2010. Cependant, développant cet axe, le ministre s'est particulièrement penché sur la politique de remboursement des médicaments. Il a situé, à ce propos, l'importance de cette politique, rappelant le contexte dans laquelle elle a été initiée, à savoir une dépense de santé de la sécurité sociale qui a connu une évolution plus rapide que la sécurité sociale. «En effet, cette dépense a été évaluée à 160,3 milliards de dinars en 2009, 155,3 milliards en 2008 et à 135,7 milliards en 2007», a précisé l'orateur. Quant à la dépense de médicament, le ministre a donné une estimation de 18% de taux d'évolution annuelle moyen, durant ces dernières années, soit 64,5 milliards de dinars en 2007, 77,6 milliards en 2008, soit près de 50% de la dépense totale de santé de la sécurité sociale. Par ailleurs, l'un des résultats de la mise en œuvre des mesures de la politique de remboursement réside dans le fait que le taux d'évolution de la dépense pharmaceutique de la sécurité sociale ait été estimé à plus de 3,3% d'évolution par rapport à 2008, soit 79,7 milliards de dépenses. Organisation du système de vignettage La mesure d'apposition de vignettes des médicaments avec des bandes colorées (vertes pour les médicaments remboursables et rouges pour ceux qui ne le sont pas), inscrite dans le cadre de l'application de l'arrêt interministériel en 1996, a pour objectif d'informer les assurés sociaux sur le statut de remboursement du médicament. Tayeb Louh a achevé son discours en déclarant que dans ce cadre, le secteur de la sécurité sociale initiera, en collaboration avec le ministère du commerce, au courant de l'année 2010, l'étude portant sur le vignettage «code-barre» qui est appelé à remplacer le système de vignettage actuel, dans la perspective de son intégration au système Chifa.