Si nos stars de la chanson n'ont pas à se cacher des flashes des paparazzi, ils sont contraints à faire face aux critiques parfois exagérées de la presse et surtout des rumeurs concernant leur vie privée. Amar Ezzahi, l'un de nos plus grands chanteurs de chaâbi n'échappe pas à ces rumeurs, alors qu'il évite de répondre aux questions des journalistes et se cache derrière sa timidité et sa modestie. Ezzahi, qui a merveilleusement animé une fête de mariage le 23 décembre dernier dans une jolie salle à la Pêcherie d'Alger est aussi confronté aux rumeurs concernant sa santé et sa vie privée. Il y a quelques années, une rumeur, ayant circulé toute une matinée à la maison de la presse, le donnait pour mort alors qu'au même moment il sirotait un thé au café El Kawakeb à la rue Louni Arezki à quelques mètres du mausolée de Sidi Abderrahmane. Concernant son refus à se confier aux journalistes (il ne l'a fait que très rarement), un chanteur (petit concurrent) a expliqué cela par le fait qu' Ezzahi ne "»sait pas répondre aux questions» alors que dans un enregistrement, le maître du chaâbi s'est montré d'une grande culture et maîtrisant parfaitement la langue française. La jalousie des uns et l'ignorance des autres ont donné naissance à plusieurs rumeurs telles que son absence de l'écran de télévision motivée par le fait qu'il n'est pas télégénique. Ezzahi, Amimer pour les initiés, n'a en fait que quatre enregistrements à la télévision, c'est-à-dire comme le pionnier du chaâbi Hadj M'hammed El Anka. Amar Ezzahi qui doit son succès surtout à son apprentissage de l'andalou, sa simplicité dans l'interprétation et son sens de l'innovation n'a jamais été le genre de chanteur à donner une conférence de presse pour annoncer une nouvelle production ni à courir derrière les éditeurs ou les producteurs de télévision. Un chanteur simple et modeste Ezzahi est simple et agit dans la simplicité. Il chante et anime les soirées auxquelles il est convié notamment les fêtes familiales à condition que l'ambiance calme soit garantie. Ce chanteur qui a donné sa vie à la chanson chaâbi a souvent vécu seul, et on n'a pas à se poser trop de questions sur sa vie privée ou son célibat. Ezzahi qui vient de fêter son 69e anniversaire le 1er janvier mène une vie comme tout le monde. D'ailleurs, la rumeur qui dit qu'il a chanté Zennouba, un de ses plus grands succès pour rendre hommage à une prétendue cousine qu'il a aimée et rêvé de prendre comme épouse est fausse, car tout simplement l'auteur de cette chanson est décédé avant même la naissance de Amar Ezzahi. En effet, la chanson Zennouba a été écrite par le parolier marocain Mohamed El Bahi et a été enregistrée pour la première fois en Algérie par le maître de la musique andalouse et hawzi Cheikh Larbi Bensari en 1926. Par la suite, c'est Farid Ouejdi dit Ninis qui l'avait enregistrée en 1953 avant qu'elle ne soit reprise par Hadj M'hammed El Anka en 1958 sur les ondes de la chaîne RTF. Amar Ezzahi qui a repris la forme continue de chanter dans les fêtes familiales, et il pourrait bien accepter de donner un concert, si on lui assurait une organisation à sa juste valeur.